Entre 1975 et aujourd’hui, « la durée annuelle effective du travail a diminué en France de l’ordre de 17 % en moyenne, soit 350 heures, pour atteindre 1 609 heures en 2018 », indique l’Insee dans une étude datée du 19 novembre. Les dispositifs législatifs de diminution du temps de travail expliquent près de la moitié (43 %) de cette baisse. D’abord, avec la semaine légale de 40 heures dans les années 70, puis en raison de forts gains de productivité, avec la semaine de 39 heures et la cinquième semaine de congés payés au début des années 80, et enfin avec les lois sur les 35 heures au tournant des années 2000. Le deuxième facteur de diminution de la durée du temps de travail est la part de plus en plus importante des temps partiels dans le salariat, qui explique un quart de la baisse. Alors qu’en 1975, 6,6 % des salariés en France métropolitaine (hors apprentis) occupaient un emploi à temps partiel, cette proportion a été multipliée par trois pour atteindre 18,9 % en 2018 (soit 4,4 millions de salariés). Les emplois à temps partiel se diffusent à partir des années 70 avec l’accélération de l’entrée des femmes sur le marché du travail et de la tertiarisation des emplois. Quatre emplois à temps partiel sur cinq sont occupés par des femmes en 2018. Le troisième grand facteur (expliquant 16 % de la baisse du temps de travail) est la montée en charge du salariat, puisque les salariés ont tendance à travailler moins longtemps que les non-salariés. Le quatrième facteur (expliquant 14 % de la baisse du temps de travail) est la baisse du temps de travail des non-salariés eux-mêmes. Dans la période récente, ce phénomène est lié à la création du statut d’auto-entrepreneur.