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« En ciblant les situations critiques, nous avons pu réfléchir aux solutions les plus efficaces »

Le point sur | publié le : 02.12.2019 | A. F.

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« En ciblant les situations critiques, nous avons pu réfléchir aux solutions les plus efficaces »

Crédit photo A. F.

Pourquoi le groupe Dekra s’est-il saisi du problème des risques chimiques ?

En 2015, le groupe Dekra a commencé à travailler sur les risques chimiques dans ses 150 centres de contrôles techniques dédiés aux poids lourds avec l’INRS et la Cramif. Les salariés y subissent des expositions aux gaz d’échappement. Or, les particules émises par les véhicules diesel, dont les moteurs restent en fonctionnement pendant une partie du contrôle, peuvent causer des cancers notamment du poumon et de la gorge. Nous avions donc la volonté de protéger la santé de nos salariés et d’améliorer leurs conditions de travail. Assurer la sécurité et protéger la santé au travail fait partie de nos responsabilités d’employeur. Mais au-delà de répondre à cette obligation légale, nous souhaitions nous démarquer sur un marché en tension en étant reconnu comme une entreprise qui prend soin de la santé de ses collaborateurs et de leur qualité de vie au travail.

Quelles ont été les étapes de cette démarche de prévention ?

Avant de déployer une série de mesures, nous avons réalisé une analyse des risques afin de déterminer à quel moment de leurs activités les salariés étaient le plus exposés au gaz d’échappement. De cette étude, on en a déduit que deux phases du contrôle technique généraient des expositions importantes. La première concerne le contrôle du freinage du véhicule et la deuxième, la phase de contrôle de son niveau de pollution. Durant cette dernière, les contrôleurs vont accélérer le moteur pour vérifier le niveau des émissions polluantes. En ciblant les situations de travail critiques, nous avons pu réfléchir aux solutions les plus efficaces à adopter pour réduire très fortement les expositions.

Quelles mesures ont été mises en place après cette évaluation des risques ?

Notre priorité était de développer un système qui assure à la fois une protection d’un bon niveau mais aussi qui soit adapté à l’activité du contrôleur technique. Durant les phases les plus à risques, les contrôleurs ne restent plus à proximité du véhicule, ils se déportent dans une cabine de contrôle, où l’air est filtré, située à l’écart de la source de pollution. Depuis celle-ci, les salariés pilotent les matériels de contrôle et suivent la procédure de mesures de l’efficacité du banc de freinage et du niveau de pollution au moyen des ordinateurs qui ont été également déplacés. En plus de lutter contre le problème initial, ces cabines permettent aux contrôleurs, pendant ces deux phases, de ne plus subir les bruits du camion et le froid en hiver. Ces derniers doivent réaliser entre 8 et 10 contrôles techniques par jour. Si on avait rajouté des déplacements supplémentaires ou impacté leurs pratiques professionnelles, le dispositif aurait été vite contraignant et, au final, il n’aurait pas été utilisé. Le positionnement de la cabine ne s’est donc pas fait au hasard.

Comment avez-vous sensibilisé vos salariés aux bonnes pratiques ?

En parallèle, nous avons rédigé une note de sécurité qui rappelle aux salariés les bonnes pratiques pour réduire les expositions dans le centre de contrôle technique : fermer les portes et ne pas couper le système de filtration de la cabine, déplacer le véhicule à cinq mètres à l’extérieur pour le contrôle du niveau de pollution. C’était aussi essentiel de sensibiliser les personnels sur les risques encourus pour qu’ils puissent se protéger au mieux par des affiches dans les ateliers, les locaux du personnel, via l’intranet, mais aussi lors des formations annuelles du maintien de qualification. Les salariés adhèrent aux processus que nous mettons en place s’ils les comprennent. Enfin, la prochaine étape sera de travailler sur la réduction des expositions lors de la phase de contrôle sous le véhicule en installant des caméras que le contrôleur pourra piloter depuis la cabine.

Auteur

  • A. F.