Depuis 2006, le nombre de personnes détenues n’a cessé de croître, passant de moins de 60 000 à près de 71 000 aujourd’hui. Dans ce contexte de surpopulation carcérale explosif (le taux d’occupation moyen pouvant aller jusqu’à plus de 150 %), l’administration pénitentiaire axe sa priorité sur la sécurité, au détriment de la préparation de la réinsertion, selon l’avis rendu le 26 novembre dernier par le Conseil économique, social et environnemental (Cese), adopté avec 152 voix pour 1 contre et 2 abstentions. L’avis pointe par ailleurs une surreprésentation, dans les prisons, de jeunes défavorisés, précaires et en mauvaise santé dont la détention, « en les privant de leur capacité d’exercer un emploi et d’assumer leurs responsabilités, entretient ou accentue leur précarité. Elle désocialise, déresponsabilise et conduit davantage à la désinsertion qu’à la réinsertion », constate le Cese.

Parmi ses préconisations, le conseil souhaite notamment que le parcours de peine soit organisé autour de l’objectif de réinsertion dont la formation et le travail sont des leviers essentiels. Il propose, par exemple, d’établir un contrat de travail spécifique déterminant l’acquisition des droits à l’assurance chômage, la retraite et la formation et de développer, également, l’insertion par l’activité économique en prison. En 2018, seules 14 % des personnes détenues ont bénéficié d’une formation professionnelle et cette année, moins d’un tiers (28 %) ont eu une activité rémunérée.