En trente ans, le nombre de cancers professionnels a triplé : près de 2 000 cas sont reconnus chaque année par la Sécurité sociale. Avec un ratio de 11,39 cas pour 100 000 assurés, la France arrive en tête du classement des pays les plus exposés, juste après l’Allemagne dont le score atteint 15,1 pour 100 000 ! Si 80 % de ces cas sont liés à l’amiante, la part des cancers liés aux poussières de bois et benzène ne fait par ailleurs que croître. Un véritable fléau, car au-delà de ces chiffres, une proportion élevée de cancers d’origine professionnelle n’est pas déclarée, notamment en raison d’une longue période de latence entre l’exposition aux facteurs cancérigènes et l’apparition de la maladie. Des efforts restent indéniablement à faire pour améliorer la prévention dans ce domaine, d’autant que pour les entreprises, le coût s’élève chaque année à environ 1,2 milliard d’euros, via les cotisations accidents du travail et maladies professionnelles. Un argument qui devrait pourtant engager les employeurs à faire de l’évaluation des risques et la mise en place de mesures de protection individuelle et collective une de leurs priorités…