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Sur le terrain

Numérique : La branche retraite et prévoyance opte pour la certification des compétences

Sur le terrain | publié le : 18.11.2019 | Irène Lopez

Dématérialisation des services, automatisation de certaines tâches, développement d’une relation clients omnicanal… L’évolution technologique transforme les métiers de la branche retraite complémentaire et prévoyance. C’est pourquoi elle a lancé un parcours de formation certifiant sur les outils et usages digitaux.

Un parcours de certification qui permet de valider les compétences digitales acquises. C’est la voie qu’a empruntée la branche retraite complémentaire et prévoyance pour les salariés des groupes paritaires de protection sociale. « Il atteste notamment de la capacité à communiquer et travailler grâce aux outils digitaux, à créer, développer et partager les contenus numériques », explique Benoit Emery, en charge de la formation de la branche. Concrètement, le parcours se décline en trois étapes : un premier diagnostic des compétences à valider, suivi d’un temps de formation puis d’une étape finale de certification. Dans le cadre de l’étape d’apprentissage, le candidat a accès à plus de 300 contenus pédagogiques organisés autour des compétences à valider. Pour chaque compétence, six modules sont proposés par niveau sous la forme d’articles, de vidéos et de tutoriels. L’étape finale de certification DiGiTT reconnue par l’État garantit, à l’issue d’un examen, les compétences digitales acquises dans les domaines choisis par le candidat, pour une durée de trois ans. Encore sous forme de test, la certification DiGiTT a d’ores et déjà été obtenue par 100 collaborateurs de la branche. « Cela peut sembler peu au regard des 32 000 salariés qui travaillent au sein des 13 groupes paritaires de protection sociale. Mais cette certification s’adresse avant tout aux équipes des services en charge de la communication. » À noter que le coût de la formation (1 000 euros par bénéficiaire) est entièrement supporté par la branche. Le salarié, une fois certifié, reçoit une prime de 1 300 euros, en récompense de son engagement.

À l’origine de la mise en place un tel dispositif, la crainte pour les salariés de perdre leur emploi et de se faire remplacer par des machines. Exemple : en Europe, l’assureur Natixis Assurances a confié la résiliation des contrats et le traitement des e-mails à un robot capable d’effectuer en une seule nuit, l’équivalent de six jours de travail d’un salarié !

À la demande des partenaires sociaux

La digitalisation des professions a fait l’objet d’une étude menée en 2018 par l’Observatoire des métiers et des qualifications de la retraite complémentaire et de la prévoyance, à la demande des partenaires sociaux de la branche. Les conclusions de l’étude ont été sans surprise : elle actait la fin des tâches répétitives à faible valeur ajoutée. Benoit Emery, optimiste, souligne que « le digital fait bouger les lignes de démarcation entre les métiers, déplaçant ceux de production vers le conseil, l’expertise, le contact client. Le digital constitue également une réelle opportunité de revaloriser le rôle de l’humain dans la valeur travail. »

Pour accompagner les transformations en cours, dont le digital est un des facteurs, les partenaires sociaux de la branche ont pris l’engagement, dans leurs orientations stratégiques 2019-2022, d’apporter aux entreprises et aux salariés les aides nécessaires à la sécurisation des parcours professionnels. La formation des collaborateurs comme piste d’accompagnement privilégiée n’est pas nouvelle. Il y a trois ans, un outil de sensibilisation et d’acculturation au digital avait été mis en place. Il s’agissait d’un outil d’e-learning sous forme de quiz qui permettait d’affiner les connaissances de l’utilisateur dans une vingtaine de domaines de son choix (le big data, l’internet mobile, l’e-santé, etc.). Il a donné lieu à un passeport digital, développé en partenariat avec la société Netexplo, via les intranets des groupes et accessible gratuitement. Quelque 28 000 salariés ont suivi ce dispositif.

Vers un enrichissement permanent

Un autre enseignement de l’étude menée par l’observatoire est l’apprentissage continu : « Nous allons vers un enrichissement permanent de nos savoir-faire pour exercer des activités nouvelles dans des métiers à inventer. Passer de « je sais » à « je suis curieux, j’apprends, j’accepte de me tromper » et inscrire le travail dans une dynamique d’évolution des compétences constante et accélérée. »

Auteur

  • Irène Lopez