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Transformation des entreprises : Accor a créé un comex « disruptif »

Le point sur | publié le : 18.11.2019 | L. T.

Accor a été l’un des premiers groupes français à réunir des jeunes afin de « challenger » le comex. Pourquoi, comment, quels en sont les résultats aujourd’hui, trois ans après ?

« Beaucoup de nouvelles solutions dans l’hôtellerie ont été inventées par la jeune génération, d’où l’idée et le besoin de créer un groupe de jeunes de la génération Y », commence Fabrice Carré, directeur de la stratégie et des investissements d’Accor, souvent présenté en France comme la première entreprise à avoir créé un shadow comex. Dans les faits, ce serait plutôt Arval, la filiale de BNP Paribas, mais Accor reste un pionnier et un exemple de ce que peuvent apporter ces « comex bis ». Le but ? « Tenter de porter un regard critique, de nous éclairer, d’apporter des projets disruptifs », détaille Fabrice Carré. En 2016, le groupe s’est posé plusieurs questions indispensables à sa survie dans un secteur de plus en plus concurrentiel. « Quelles sont les nouvelles tendances de consommation, pourquoi l’hôtellerie est-elle autant disruptée, avons-nous été assez en veille, y a-t-il des nouvelles tendances à pister pour être pro-actif ?… », énumère Fabrice Carré. Treize personnes de moins de 35 ans ont donc été sélectionnées (parité homme/femme, choisis par les managers, par équipe ou département) pour former un groupe « international et interculturel » afin de participer tous les deux mois aux réunions du comex et d’apporter un regard différent, « un peu comme des consultants ».

Accor leur a donné trois objectifs : éclairer le comex sur ce qui peut se passer dans le monde ; porter un regard critique sur les projets lancés par le groupe ; proposer des projets pour le groupe. Mais pourquoi ne pas les avoir directement intégrés au comex ? « Nous sommes déjà 14 dans le comex, avec des domaines de responsabilité et de zones différents. Nous ne pouvons pas être beaucoup plus. Et faire monter un jeune qui n’a pas de responsabilité est forcément compliqué surtout qu’il en faudrait plusieurs pour arriver au résultat attendu », justifie le directeur de la stratégie.

« Pas d’arrière-ban »

Reste que Sébastien Bazin, le CEO d’Accorhotels, suit de près ce nouveau groupe et encourage ces jeunes à prendre la parole. « Même si sur des domaines très spécifiques comme sur la fiscalité ou les questions juridiques, ils ont moins de remarques, sur les autres sujets, ils apportent beaucoup. Ils sont associés aux membres du comex, il n’y a pas de premier et d’arrière-ban », prévient Fabrice Carré. Dès la première promotion, ils apportent d’ailleurs une idée, concrète, qui va contribuer à moderniser l’image du groupe. Avec la création de la marque Jo &Joe, sorte d’auberge de jeunesse hyper tendance, le groupe cible les jeunes générations. « La participation de plusieurs générations sur ce projet a été un vrai atout : et le shadow comex a apporté la sensibilité multinationale qui a permis d’affiner le concept selon les pays immédiatement », se réjouit le groupe.

Un accélérateur de carrière

Pour les jeunes élus, la participation à ce petit cercle n’est pas un tremplin. Mais un accélérateur de carrière, certainement. « Ils acquièrent d’une part de la visibilité par rapport aux membres du comex, et d’autre part bénéficient d’informations qui peuvent leur donner de l’appétit sur d’autres sujets. Je crois que tous ceux de la première promotion ont changé de job depuis », note Fabrice Carré. Cette année, Accor lance une nouvelle application dans le cadre du programme de fidélité de la marque. Le second shadow comex a testé la version bêta pour amener des usages réels de jeunes utilisateurs. « Ils ne valident pas le projet mais le coconstruisent, amènent des éléments, des fonctionnalités pour l’améliorer », précise-t-il. Une troisième promotion de « Y » est en cours de sélection. Ils bénéficieront d’un programme de coaching pour que chacun de ses membres acquière la capacité de travailler ensemble et améliore son développement personnel. « Cela leur permet d’être plus efficaces pendant les 18 mois de fonctionnement du groupe et de trouver la dynamique pour s’adapter aux autres générations », appuie Fabrice Carré.

Auteur

  • L. T.