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Égalité professionnelle : La capacité de négociation désavantage les femmes

L’actualité | publié le : 18.11.2019 | Gilmar Sequeira Martins

Pourquoi les femmes sont-elles encore moins bien payées que les hommes ? Selon le Baromètre de l’égalité professionnelle Audencia-KPMG basé sur une étude réalisée auprès d’un échantillon de 1 161 salariés représentatifs, les écarts tiennent d’abord à un rapport différent à la négociation.

Pour 87 % des salariés français, elle joue un rôle clef pour faire évoluer la rémunération.

Les différences de salaires se forment dès l’entrée sur le marché du travail. Si 41 % des hommes ont négocié leur premier salaire, c’est le cas de seulement 34 % des femmes. Le baromètre note que cette étape concentre le plus grand écart entre les pratiques des deux sexes.

Durant leur carrière, 58 % des salariés ont engagé des négociations au sujet de leur rémunération et 42 % pour se voir accorder davantage de responsabilités. Là encore, les femmes se distinguent. Elles ne sont que 55 % à avoir franchi le pas contre 60 % des hommes pour obtenir un meilleur salaire et 39 % d’entre elles seulement pour se voir accorder plus de pouvoir contre 44 % des hommes.

Interrogées sur cette situation, 49 % des femmes déclarent manquer de confiance dans leur capacité à demander alors que 37 % seulement des hommes partagent ce point de vue.

Avec l’âge, l’écart prend des proportions encore plus importantes. Alors que 72 % des hommes de 50 ans et plus se déclarent « confiants » face à la négociation, c’est le cas pour moins de 50 % des femmes de cette tranche d’âge.

Assez logiquement, 67 % des salariés estiment qu’une formation à la négociation professionnelle leur serait utile. Parmi eux, les femmes se distinguent encore puisqu’elles ne sont que 64 % à adopter ce point de vue contre 70 % des hommes.

Les auteurs de l’étude tirée des résultats du baromètre avancent deux hypothèses pour expliquer cette attitude : les femmes compteraient moins sur l’aide de tiers que sur elles-mêmes pour améliorer leur situation ou bien elles doutent de l’efficacité de ces formations à réduire leur manque de confiance en elles.

Les pratiques RH : facteurs d’inégalité

Plus globalement, l’étude pointe aussi l’attitude des entreprises et de leurs pratiques RH comme facteurs d’inégalité de traitement. Parmi les sondés, 75 % ont passé leur dernier entretien d’embauche avec un interlocuteur masculin ou un homme accompagné d’une femme (34 %), mais 16 % seulement avec une interlocutrice. Alors qu’il est interdit aux employeurs ou futurs employeurs de poser des questions personnelles, 60 % des femmes et 49 % des hommes ont été interrogés sur l’existence d’une progéniture.

Plus d’un tiers des femmes (36 %) mais 24 % des hommes se sont vu demander si elles/ils comptaient avoir un enfant dans un futur proche.

La curiosité des employeurs est encore plus forte lorsqu’ils rencontrent une candidate dont l’âge est inférieur à 35 ans. Parmi elles, 44 % ont été interrogées sur leur souhait d’avoir un enfant…

Auteur

  • Gilmar Sequeira Martins