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Santé au travail : Les salariés mal informés sur les addictions

L’actualité | publié le : 11.11.2019 | Dominique Perez

Face à l’essor des conduites à risque dans les entreprises, le cabinet GAE conseil a réalisé un sondage auprès des salariés. Qui montre que l’omerta est souvent la règle.

Près d’un salarié sur deux (44 %) considère les pratiques addictives comme fréquentes dans son milieu professionnel, or 70 % d’entre eux se sentent mal informés sur la manière d’aborder le sujet avec un collègue concerné. « Le silence tue plus que les addictions » est l’une des observations à valeur de mise en garde de GAE Conseil, cabinet spécialisé dans les addictions au travail, dans une étude1 analysant « la prévention des pratiques addictives en milieu professionnel » à travers le prisme des salariés. « Les réponses à ce sentiment d’impuissance seraient largement insuffisantes aujourd’hui, y compris dans les grands groupes, estime Alexis Peschard, président et fondateur du cabinet. Quand les entreprises se saisissent de ce sujet aujourd’hui, c’est souvent sous l’angle de la santé publique, en communiquant sur les impacts de ces pratiques sur la santé. C’est une manière pour elles de signifier qu’elles sont bienveillantes, en se préoccupant de la santé de leurs salariés. Mais c’est souvent un one shot, et on constate trop peu l’ambition d’aller plus loin, par une vraie politique de prévention. »

Une thématique d’actualité, au regard de « l’essor des pratiques à risques, dans des entreprises de tailles et de secteurs d’activité extrêmement variés », précise Alexis Peschard. Le BTP et le secteur de la construction en général sont les plus touchés (la moitié des salariés de ces secteurs estiment fréquentes les pratiques addictives au travail). Ces addictions évoluent et concernent une population de plus en plus jeune. Les 18-35 ans représenteraient aujourd’hui la tranche d’âge la plus consommatrice d’alcool, de tabac et de cannabis. « Les salariés les plus jeunes sont potentiellement les plus exposés aux pratiques addictives. C’est chez eux que l’on retrouve statistiquement le plus de consommateurs de produits psychoactifs », résume l’étude.

Face à un collègue ayant une conduite à risque, les salariés (pour 57 % d’entre eux) font prioritairement appel à un de ses proches. En deuxième position vient la médecine du travail (52 %), puis le supérieur hiérarchique (44 %). Un sur trois s’adresse aux services des ressources humaines. « Un frein, souvent majeur, mis en avant par les salariés pour la sollicitation des acteurs internes de l’entreprise, réside principalement dans la crainte d’une mesure disciplinaire ultérieure suite à une remontée d’information », révèle le sondage. Le tabou reste bien présent…

(1) Étude réalisée sur Internet par Elabe du 16 au 20 septembre auprès d’un échantillon de 1 001 salariés d’entreprise représentatif des salariés en France âgés de 15 ans et plus.

Auteur

  • Dominique Perez