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Charge de travail : La semaine de quatre jours, c’est encore loin !

L’actualité | publié le : 11.11.2019 | G. S. M.

Face au dépassement des horaires contractuels, les travailleurs européens, et surtout Français, attendent un aggiornamento des méthodes de travail.

Le temps de la semaine de quatre jours est-il venu ? Une enquête de OnePoll réalisée pour Citrix a tenté de répondre à cette question en interrogeant 2 750 travailleurs de plusieurs pays européens (France, Italie, Allemagne, Royaume-Uni, Norvège, Suède et Danemark). Plus de la moitié (54 %) des répondants ont un contrat de travail à horaires fixes sans flexibilité et 28 % un contrat de travail à horaires fixes avec une certaine souplesse (horaires d’arrivée ou de départ flexibles). La France se distingue puisque 11 % des sondés déclarent disposer d’une flexibilité totale de leurs horaires de travail, faisant de l’Hexagone le pays européen où ce régime est le plus répandu.

Le nombre d’heures travaillées correspond-il à celles prévues par le contrat ? Plus de la moitié (53 %) des sondés déclarent spontanément dépasser de quatre à huit heures le seuil hebdomadaire prévu contractuellement. Le dépassement est le plus net en France : 82 % des sondés, quel que soit le type de contrat, déclarent travailler en dehors des heures de bureau, que ce soit pour répondre à un appel professionnel, à un e-mail ou à un message instantané. Pour près de la moitié d’entre eux (49 %), ces heures supplémentaires surviennent « quotidiennement » ou « presque tous les jours ». Les travailleurs français n’ont donc guère l’impression de se rapprocher d’une semaine de quatre jours. C’est même l’inverse puisque plus de la moitié (54 %) se sentent plutôt évoluer dans le cadre d’une semaine… de six jours. Un sentiment largement partagé puisque la moitié des sondés français (54 %) admet que le recours systématique aux heures supplémentaires est un phénomène national.

Charge de travail « irréalisable »

Interrogés sur les causes de cette pratique, 39 % des Français mettent en avant des charges de travail « irréalisables ». En toute logique, 35 % d’entre eux estiment que ce problème pourrait être résolu avec le recrutement d’un nombre supplémentaire de collaborateurs afin de faire face à une augmentation exponentielle de leur activité. D’autres solutions sont aussi envisagées telles qu’une « meilleure expérience des outils technologiques », qui convainc 16 % des sondés, ainsi que les processus d’automatisation des tâches (18 %). Plus déterminant encore : 65 % des personnes interrogées, tous pays confondus, estiment qu’une meilleure productivité exige que les employeurs s’ouvrent à de nouvelles formes de travail… dont la semaine de quatre jours. Une option plébiscitée par les sondés français (84 %) même s’ils ne sont encore guère optimistes sur sa concrétisation : un tiers seulement (34 %) estime que leur employeur va la proposer dans les dix prochaines années.

S’ils sont très attirés par la semaine de quatre jours, les travailleurs français ne la choisiraient pas à n’importe quel prix. Pour 71 % d’entre eux, elle ne serait une réelle alternative qu’à condition de conserver le même niveau de salaire. Plus de la moitié (54 %) laisse aussi percer des inquiétudes quant à la durée des congés et autant redoutent que la pression ne soit plus intense. Côté entreprises, c’est l’impact sur la productivité d’une semaine plus courte qui cause des appréhensions. À l’échelle européenne, un tiers des sondés (33 %) estime qu’elles ne pourraient pas réaliser le même volume de travail sur une durée hebdomadaire réduite à quatre jours. En France, cet avis est partagé par 46 % des personnes interrogées. Un peu plus d’un tiers des répondants (38 %) estime par ailleurs que cette réduction de la durée hebdomadaire de travail pourrait nuire à la productivité globale du pays…

Comment sortir de l’impasse ? En repensant l’organisation du travail, semblent indiquer 51 % des sondés qui imputent à « une approche dépassée du travail » la difficulté à libérer la productivité potentielle. Un argument qui pourrait donner encore plus de poids aux RH qui veulent jouer un rôle actif dans la transformation des entreprises.

Auteur

  • G. S. M.