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Sur le terrain

Sourcing : Auto Consultant en maître d’œuvre de la reconversion professionnelle

Sur le terrain | publié le : 04.11.2019 | Carine Mandère

En pleine mutation, le secteur automobile est confronté à une pénurie de candidats qui augmente. Pour pallier notamment le manque de mécaniciens dans la distribution auto, un partenariat s’est établi entre des entreprises en panne de main-d’œuvre, Pôle emploi et Auto Consultant. Ensemble, ce trio rend possibles des reconversions afin de pourvoir des postes vacants.

Filiale de SGI, groupe nordiste spécialisé dans le recrutement, Auto Consultant sillonne les régions françaises pour trouver des candidats intéressés par un emploi dans la distribution automobile. Ce cabinet recrute pour le compte de ses clients et il coordonne également un accès à la formation. Afin de permettre aux entreprises proposant des postes à pourvoir en mécanique de trouver leurs collaborateurs, un protocole d’accord a été établi avec la participation de Pôle emploi. Une solution tripartite est ainsi proposée pour faire face au manque de mécaniciens. Ce métier subit une forte tension depuis 2008, et continue de souffrir d’une mauvaise image. Pourtant, les offres d’emploi sont en nombre.

« Dans la branche automobile, 20 % des postes ne sont pas pourvus, indique Stéphane Gomez, directeur général de SGI et dirigeant d’Auto Consultant. Les métiers de carrossier et mécanicien, notamment, peinent à recruter. La reconversion professionnelle est donc une proposition adéquate à faire à des gens motivés. Nous avons commencé à travailler, il y a six ans, sur des référentiels pédagogiques pour monter des formations courtes gérées par le GNFA (Groupement national de la formation automobile). Elles sont reconnues par le CNPA (Conseil national des professions de l’automobile). En trois mois, il est possible d’apprendre les fondamentaux pour être en emploi. Les entreprises intègrent aussitôt les personnes qui ont réussi ces formations. Et nous sommes là pour l’accompagnement dans cette transition qui peut s’avérer stressante. Le rythme est soutenu. Mais, à l’issue, c’est une nouvelle carrière professionnelle, dans un secteur où il y a de l’emploi, qui peut démarrer. »

Auto Consultant, avec l’aide de Pôle emploi, s’occupe du sourcing et de la sélection des candidats. « Aucun diplôme n’est exigé et il n’y a pas de critère d’âge, explique Stéphane Gomez. Ce n’est pas le CV qui nous intéresse, c’est la personne ! » Pour aller directement au contact de gens en recherche de travail, des rencontres sont organisées dans des centres sociaux ayant aussi pour mission de participer à l’insertion professionnelle. Des « RV de l’emploi » dans un lieu connu et voisin incitent à la curiosité et à l’ouverture d’esprit.

Les centres sociaux participent

Au centre social Imagine à Mons-en-Barœul, en banlieue lilloise, Thierry Ghysels, directeur des opérations d’Auto Consultant, est venu expliquer cette approche par compétences. « Une personne ayant de la dextérité, qui aime bricoler sa voiture, peut se reconvertir plus facilement qu’elle ne le croit. On cherche ici des gens avec du potentiel et de la motivation pour leur faire envisager de changer de métier. Lorsque je les rencontre en face-à-face dans un lieu proche de chez eux, le contexte est favorable : de l’émotionnel passe et je perçois leur envie de travailler. Ce que je n’aurais pas forcément cerné en ne lisant que leur CV. » Un rendez-vous ultérieur est ensuite fixé pour passer quelques tests et vérifier le niveau en français et en mathématiques, notamment. Une fois les candidatures retenues, la formation de 12 semaines permet de travailler comme opérateur de service rapide automobile dans le cadre d’un CDD de 6 à 11 mois. « Les entreprises qui signent la promesse d’embauche dès le début de la formation sont intéressées par ces nouveaux employés. S’ils souhaitent poursuivre, ils peuvent ensuite valider l’expérience professionnelle acquise sur 18 mois pour demander l’obtention du diplôme de mécanicien, complète Thierry Ghysels. »

Pôle emploi fait l’intermédiation

Dans ces conventions tripartites, Pôle emploi répond aux besoins des entreprises locales et cherche à toucher un public large. « On fait des ponts pour que les rencontres se concrétisent jusqu’à une prise de poste, résume Fatna Nourellil, conseillère Équipe entreprise à Villeneuve d’Ascq. Dans notre agence, nous expérimentons de nouvelles dynamiques en circuit court. On réduit le protocole du CV-lettre de motivation pour accélérer un engagement au sein d’une entreprise en attente ou pour rendre possibles des mobilités professionnelles. » Une AFPR (Action de formation préalable au recrutement) sera proposée aux personnes motivées pour devenir mécanicien.ne, dont ce n’est pas le métier initial.

Auteur

  • Carine Mandère