Pour Innovorder, créatrice de logiciels innovants dans le secteur de la restauration, l’engagement du salarié est un moteur de croissance. La start-up, créée en 2014, compte déjà 600 clients après quatre années d’existence et emploie aujourd’hui 50 salariés. Au bénéfice de ses jeunes équipes, elle a fait du bien-être une priorité. « Chaque collaborateur a des besoins qui lui sont propres. Nos managers en sont informés pour rester à leur écoute », indique Marine Morel, directrice marketing chez Innovorder. Certains vont préférer commencer tôt le matin, d’autres être en télétravail, d’autres encore vont souhaiter travailler plus tard le soir. « Dans ces cas-là, nous prévoyons la prise en charge du repas et du taxi », précise Marine Morel. Des activités de bien-être ont été mises en place : « très appréciés », les cours de sport une fois par semaine et les massages dans les bureaux. Les salariés ont aussi réclamé des formations pour prendre la parole en public mais également pour monter en compétences.

Une liberté d’expression qui invite au partage. Y compris parmi les CEO. C’est ainsi qu’en avril 2019, Jérôme Varnier, cofondateurs d’Innovorder, a souhaité parler, avec ses équipes, de son expérience personnelle et réussie contre le tabac. Ancien fumeur, il s’est appuyé sur la méthode innovante d’Allen Carr. « Au sein de nos locaux, nous étions quasiment tous fumeurs. Mais, à partir de là, il y a eu un réel engouement des équipes pour arrêter la cigarette. Et une envie très forte de relever le challenge tous ensemble. Nous avons alors jeté nos paquets et avons constaté qu’une véritable émulation et un encouragement de chacun envers ses collègues se mettaient en place. À certains moments, il a fallu “récupérer” ceux qui flanchaient pour les aider à tenir », se souvient Marine Morel.

La direction générale et la direction des ressources humaines ont fait appel au cabinet Allen Carr pour accompagner les équipes. « Ces ateliers ont permis de se préparer et de savoir comment cela allait se passer. Il fallait aussi appréhender les changements à mettre en place, poursuit Marine Morel. Pour ma part, j’étais assez réfractaire à l’expérience car très dubitative sur les chances de succès. Mais très vite, beaucoup moins de gens sortaient pour fumer. Les rares personnes à continuer se retrouvaient donc toutes seules. Du coup, cela a encouragé la quasi-totalité des fumeurs a arrêté. » Ainsi, 80 % de l’entreprise est devenue non-fumeuse. « J’ai très vite ressenti une sensation de bien-être, une envie de reprendre le sport. Je me suis sentie libérée d’un certain besoin d’urgence et d’une charge mentale. Ces sensations que l’on ressent lorsque l’on se retrouve à court de cigarettes. Et puis, cela fait du bien au porte-monnaie », plaisante aujourd’hui Marine Morel. Une expérience réussie, selon elle, grâce à la solidarité au sein d’Innovorder mais aussi du fait de la taille de l’entreprise. « Cela peut aider. Nous nous connaissons tous. Il n’y a pas eu besoin de créer de petits groupes. » Et de rappeler que le succès de l’opération tient au fait que « l’arrêt du tabac est venu des salariés eux-mêmes. Stopper la cigarette est un désir très personnel. Ceux qui n’ont pas souhaité tenter l’aventure n’ont jamais été forcés ».

Certains ont malgré tout rechuté. La société entend rester vigilante et à l’écoute des souhaits des employés. D’autres sessions sont programmées, y compris pour les nouveaux arrivants dans l’entreprise. « S’ils en parlent et le souhaitent, ils savent qu’un accompagnement est possible », indique Marine Morel. Désormais, les pauses se font dans les divers espaces de l’entreprise. Poufs et canapés accueillent ceux qui souhaitent décrocher un instant de l’ordinateur. Les extérieurs servent encore… pour une simple balade.