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« L’aventure collective permet de réduire les risques de rechute »

Le point sur | publié le : 04.11.2019 | Valérie Auribault

Tout au long du mois de novembre, des experts renforcent la démarche du Mois sans tabac dans les entreprises. Tabacologues, addictologues ou diététiciens informent et accompagnent les salariés. Échanges collectifs ou individuels. Car chacun a son histoire avec le tabac.

Comment se porte l’opération Mois sans tabac au sein des sociétés ?

Dans les entreprises, c’est un sujet de plus en plus intégré. Il y a de plus en plus de demandes, et de plus en plus tôt. Les premières interventions se déroulent dès la mi-octobre. Les sociétés souhaitent informer leurs salariés en amont afin d’impulser le mouvement pour le mois de novembre. Ces éléments d’information sont transmis via intranet notamment. Le but n’est pas de stigmatiser les fumeurs mais de les informer sur les risques du tabac et leurs retombées sur la santé. Il n’est ici jamais question de productivité, ni de pointer du doigt les pauses pour aller fumer. Car même lorsque l’on est non-fumeur, les pauses au travail sont nécessaires. Beaucoup de non-fumeurs n’y pensent pas mais pour se ressourcer et éviter les coups de fatigue, il faut en faire.

Comment les entreprises peuvent-elles soutenir au mieux leurs salariés ?

L’opération arrive à une période de l’année où les bonnes résolutions de la rentrée sont encore bien présentes dans les esprits. On sait qu’une forte majorité de fumeurs souhaitent arrêter de fumer à ce moment-là et que d’autres veulent le faire au début de l’année. Les fumeurs sont donc volontaires et ouverts au sujet. Ils ont déjà réfléchi à cette éventualité. Le plus dur dans l’arrêt du tabac, comme chacun le sait, c’est le début. Le fait d’arrêter durant un mois, c’est réaliser une grosse partie du chemin vers l’arrêt complet. Car la notion d’arrêt est une chose, s’y tenir sur la durée en est une autre. Les ateliers, stands et autres programmes mis en place au sein des entreprises tout au long du mois de novembre sont une première étape. Cela permet d’attirer l’attention des salariés. Notamment pour les informer. Il est impératif de coupler ces initiatives avec une sensibilisation à la nutrition pour éviter la prise de poids souvent associée à l’arrêt du tabac. L’incitation au sport est tout aussi importante.

Un coaching individuel peut aider à tenir sur la durée. Car chacun a son histoire avec le tabac. Il est bon d’observer le profil de chaque fumeur afin de proposer la meilleure stratégie possible. En fonction de la consommation de chacun et de son historique, la personne sera ou ne sera pas dépendante physiquement. Le fumeur est-il accroc à la nicotine ? Y a-t-il des cigarettes fumées par automatisme, comme au moment du café, par exemple ? La cigarette est-elle un plaisir supplémentaire lorsque l’on est bien et que l’on souhaite être encore mieux ? Ou bien est-ce pour gérer une émotion négative ? L’opération réalisée en entreprise permet de partir à plusieurs dans l’aventure et de rendre ce mois sans tabac plus amusant. L’aventure collective réduit aussi les risques de rechute.

L’aspect ludique est important ?

Oui. Il ne faut pas culpabiliser les gens. C’est pourquoi je ne fais pas le test de monoxyde de carbone. Premièrement parce que le taux est variable en fonction de la dernière cigarette fumée. Il faut attendre trente minutes environ pour mesurer le taux exact. Et je ne me vois pas inciter les gens à aller fumer pour mesurer ensuite leur taux de monoxyde de carbone. C’est contre-productif. Il vaut mieux expliquer les incidences sur leur santé et les répercussions sur les différents organes : le cœur et le sang. Je distribue généralement des affiches ludiques. Cela doit rester bon enfant. On rit beaucoup dans les ateliers où les salariés discutent et racontent leurs anecdotes de fumeur. Il faut dédramatiser.

Pour autant, le Mois sans tabac est un premier pas. Le paquet neutre, les traitements de substituts nicotiniques remboursés, et plus loin encore la loi Evin, toutes ces actions ont contribué à faire baisser le nombre de fumeurs. Les retombées sont très positives. Désormais, très peu de fumeurs fument à leur domicile. Le tabagisme passif est une bombe pour les non-fumeurs. Le Mois sans tabac en entreprise est aussi une action qui a également de bonnes répercussions sur la vie personnelle des salariés.

Auteur

  • Valérie Auribault