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Services à la personne : Cinquante-neuf mesures pour rendre les métiers plus attractifs

L’actualité | publié le : 04.11.2019 | Sophie Massieu

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Services à la personne : Cinquante-neuf mesures pour rendre les métiers plus attractifs

Crédit photo Sophie Massieu

Remis à Agnès Buzyn, la ministre des Solidarités et de la Santé, le 29 octobre dernier, le rapport de Myriam El Khomri, ex-ministre du Travail, recense 59 propositions pour valoriser les salariés d’un secteur qui peine à recruter et connaît de nombreux départs.

Soixante mille postes vacants, un taux d’accidents du travail trois fois supérieur à la moyenne nationale, une chute de 25 % en cinq ans du nombre d’étudiants inscrits aux diplômes d’aide-soignant et d’accompagnant éducatif et social… Bien que comptant 830 000 emplois potentiels, le secteur d’activité lié à la dépendance et au grand âge souffre d’un manque d’attractivité notoire, précisément à un moment où la population vieillissante requiert de nouvelles recrues. Pour remédier au problème, une mission avait été confiée en juin dernier à Myriam El Khomri chargée de faire des propositions concrètes.

C’est chose faite, avec quatre axes principaux. D’abord, priorité à la revalorisation des carrières et à l’augmentation des effectifs. Les auteurs du rapport préconisent la création de 18 500 postes par an pendant les cinq prochaines années, pour répondre aux besoins de la population qui vieillit, remplacer les 200 000 départs à la retraite attendus, et donner plus de temps de prise en charge aux personnes âgées et handicapées. Côté rémunération, le rapport préconise de les revoir à la hausse, notamment celles qui sont inférieures au Smic, dans certaines conventions collectives. Pour réduire la sinistralité et améliorer la qualité de vie au travail, le rapport sollicite un plan national de prévention des risques, ce qu’Agnès Buzyn, en recevant le document, a appuyé.

Troisième volet d’action : la formation. Il s’agirait de former deux fois plus d’étudiants chaque année pour répondre aux besoins nouveaux en recrutement, soit un peu plus de 70 000. Pour cela, Myriam El Khomri préconise la gratuité des formations, la suppression du concours d’entrée pour les formations d’aide-soignant, ou encore le développement de l’alternance avec l’espoir de compter, chaque année, 10 000 apprentis. La validation des acquis de l’expérience devrait progresser, jusqu’à 25 %. Il conviendrait aussi de réduire le nombre de diplômes et certifications (59 aujourd’hui) pour une meilleure lisibilité, et donc une meilleure reconnaissance.

Enfin, les auteurs du rapport appellent de leurs vœux l’innovation, sur les plans aussi bien technologique que managérial. L’investissement, globalement, a été chiffré à hauteur de 825 millions d’euros. Si le rapport ne l’indique pas explicitement, Myriam El Khomri semble, pour cela, favorable au maintien de la CRDS pour trouver les fonds nécessaires.

Auteur

  • Sophie Massieu