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« Les entreprises ont encore du mal à repérer les aidants »

L’actualité | publié le : 04.11.2019 | Lys Zohin

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« Les entreprises ont encore du mal à repérer les aidants »

Crédit photo Lys Zohin

Alors que l’Assemblée a adopté à l’unanimité, le 25 octobre, un congé pour les proches aidants – salariés, travailleurs indépendants et agents publics – qui bénéficieront de trois mois de congés fractionnables et indemnisés, Bérangère Penaud, cofondatrice et présidente de Prev &Care, évalue ce nouvel outil.

Que pensez-vous du nouveau dispositif qui vient d’être voté par l’Assemblée ?

Il va dans la bonne direction. Et il permettra sans doute d’aider à lever un tabou, celui de l’aide qu’apportent certains et certaines à un proche. Alors qu’on estime à 11 millions le total d’aidants en France, nombreux sont ceux, dans les entreprises, qui ont du mal à s’ouvrir des difficultés qu’ils rencontrent à la DRH ou à leur manager. Résultat, les entreprises ont du mal à repérer les aidants. Les managers ou les DRH doivent donc apprendre à interpréter les signaux faibles. Puis, une fois que la prise de conscience est là, les employeurs doivent pouvoir orienter les collaborateurs, et surtout, mettre en œuvre des solutions dans la durée. C’est d’autant plus important que le fait d’être aidant et salarié a un impact sur l’efficacité au travail, l’absentéisme, la dépression, sans oublier l’égalité homme/femme, puisque 80 % des aidants de personnes handicapées sont des femmes, par exemple. Autant d’aspects qui ne peuvent que préoccuper les entreprises.

Quel est l’objectif de la plateforme Prev &Care que vous avez lancée en 2016 ?

Après avoir été moi-même confrontée à la maladie d’un proche, j’ai passé deux ans avec des familles aidantes et constaté un manque énorme. De reconnaissance, de la part de la société, mais aussi d’accès à des professionnels de confiance pour les relayer, sans parler de la jungle des aides, qu’il faut pouvoir maîtriser. Nous avons donc monté une offre en direction des entreprises, sous forme d’assistant personnel aux aidants – pour trouver le bon prestataire de services, chercher des aides et coordonner l’ensemble du dispositif dans la durée. La prise de décision prend du temps dans les grands groupes, mais nous avons déjà signé plusieurs contrats avec de grandes entreprises. Nous avons obtenu le soutien de la Fédération française de l’assurance, de la Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav) en Ile-de-France et de l’Agence régionale de santé (ARS), de même que de Malakoff Médéric.

Quelle sera la prochaine étape ?

Nous sommes en discussion avec des mutuelles et des assureurs pour inclure notre offre dans les contrats collectifs en entreprise et faire en sorte que davantage d’aidants salariés aient accès à nos services.

Auteur

  • Lys Zohin