Connue pour ses horaires harassants au travail, la société japonaise commence à faire marche arrière. Certaines entreprises permettent ainsi à leurs collaborateurs de ne plus répondre aux e-mails pendant les soirées et les week-ends. Mais la société YRGLM Inc. va encore plus loin que ce simple droit à la déconnexion. Depuis 2011, les 140 salariés de cette entreprise spécialisée dans les logiciels sont encouragés à prendre neuf jours de congés de suite au moins une fois dans l’année, période pendant laquelle ils n’ont pas le droit de communiquer avec leurs collègues ou leurs clients. L’initiative, baptisée yama-gomori, ou retraite en montagne, revient donc à les envoyer sur une île déserte. Bien entendu, soucieux de ne pas perturber la bonne marche de l’entreprise, les salariés en partance mettent tout en place pour que leurs collègues puissent prendre leur place pendant ces congés d’un nouveau genre. Et pour s’assurer que les collaborateurs partent bien, la société a rendu plus ardus les annulations ou les changements de vacances pour des raisons professionnelles. Ainsi ils doivent obtenir l’accord du président. Et le résultat est là : alors qu’avant l’introduction du yama-gomori, le nombre d’employés qui prenaient leurs congés payés ne s’élevait qu’à 20 %, il est passé à 47,3 % en 2011 puis à 71,6 % en 2017. Non seulement la « retraite en montagne » permet aux collaborateurs de revenir en forme et l’esprit rafraîchi, mais en plus, cela donne à d’autres l’occasion de prendre la place d’un collègue et d’apprendre ainsi différents aspects du travail de l’entreprise, se félicite YRGLM Inc.