S’ils ne sont plus intéressés par l’action syndicale (moins de 6 % sont syndiqués) et préfèrent s’engager dans des mouvements associatifs (46 %) ou sociaux (22 %), une enquête réalisée par les étudiants en alternance du master 2 de l’IGS RH1, montre que les moins de 30 ans ne sont pas pour autant désintéressés par le sujet. Ils aimeraient d’ailleurs disposer d’une application leur permettant d’être consultés et informés des évènements à caractère syndical. Ils jugent également les grèves utiles et 41 % d’entre eux font confiance à leurs représentants du personnel. Ils sont même un peu plus de 38 % à considérer que les IRP contribuent à la performance de leur entreprise. Les conditions de travail (64 %), la rémunération (60 %), le temps de travail (31 %), les conflits avec un supérieur hiérarchique ou un collègue (29 %), la carrière (28 %), la mobilité professionnelle (20 %) et la formation (20 %) sont autant de sujets RH sur lesquels ils aimeraient être défendus.
L’enquête révèle néanmoins que les 18-29 ans ont une idée très floue de ce qu’est le dialogue social. Plus de la moitié des sondés (51 %) l’associent à une discussion entre plusieurs parties au sein d’une même entreprise. Seuls 16 % le définissent comme un processus de négociation. De même qu’ils ont une image souvent caricaturale du syndicaliste, cherchant à bloquer toute forme de négociation au sein de l’entreprise. Conscients de leur méconnaissance du rôle des représentants du personnel et de son importance, une grande majorité des salariés de moins de 30 ans souhaiterait que les élus communiquent plus sur leur image et leurs activités (78,5 %). Ils apprécieraient également que l’entreprise sensibilise ses collaborateurs sur le rôle et les missions des syndicats (43,4 %) et qu’elle mette en place des formations en lien avec le dialogue social au sein de l’entreprise (44,1 %).
Cette méconnaissance du monde syndical et des relations sociales est l’un des principaux freins à la syndicalisation des jeunes (50 %). Viennent ensuite, la « crainte d’être mal vu » (48 %) et la « crainte pour leur carrière professionnelle » (46 %). Néanmoins, « défendre des intérêts » (68 %), « s’impliquer dans la vie de l’entreprise » (52 %) et « avoir une visibilité sur les actions et la stratégie d’entreprise » (37 %) pourraient amener les jeunes sondés à se syndiquer et/ou participer à une activité de représentation du personnel. Enfin, dernier message à retenir pour les organisations syndicales : 57 % des interviewés seraient favorables à une politique syndicale spécifique envers les jeunes.
(1) Enquête réalisée à partir de mars 2019 dans le cadre d’un projet collectif, auprès de 256 jeunes de 18 à 29 ans, dont 66 % sont des femmes, sous la houlette d’Hubert Landier (expert en relations sociales et en audit du climat social) et François Roquebrune (directeur des ressources humaines).