Si les femmes optent de plus en plus pour le travail indépendant dans le but d’échapper aux contraintes de la vie en entreprise, elles en paient le prix… Le fossé entre leurs revenus et celui des hommes est large, et difficile à combler, selon une récente étude menée par l’Association des travailleurs indépendants britanniques. Ainsi, en Belgique, alors que le pays a réussi à réduire sensiblement le fossé salarial entre hommes et femmes (il n’est plus que de 4,6 % en faveur des hommes, contre 15,4 % en 2000), l’écart est particulièrement large lorsqu’il s’agit des free-lances. Selon des données de 2016, il est de 30 %, et stable depuis 2010. Les raisons sont multiples. D’une part, depuis 2012, la loi belge sur l’égalité salariale implique que les entreprises de plus de 50 salariés publient un index tous les deux ans. Et remédient aux éventuels écarts. Par définition, les indépendantes n’en profitent pas. D’autre part, selon les études de l’OCDE, les femmes qui créent leur entreprise ont souvent du mal à obtenir un financement, ce qui limite le développement de leur société et les enferme dans une « cage de verre ». Enfin, la gig économie n’arrange rien, bien au contraire. N’offrant pas de protection pour les travailleurs, elle pénalise encore plus les femmes, selon les experts. Certaines études, menées à travers des plateformes de mise en relation entre indépendantes et entreprises, font ainsi apparaître des écarts de rémunération allant, en fonction des secteurs, de 7 % à 37 % par rapport aux hommes. La solution ? Une plus grande transparence qui, par le biais de sites de branches ou d’associations, rendrait publics les niveaux de rémunération.