Ils sont 35, jeunes et moins jeunes, à avoir entamé début septembre un cursus d’un an en alternance au sein du CFA « Recruter autrement » récemment fondé par Adecco. L’objectif du géant du travail temporaire en se lançant dans l’aventure CFA d’entreprise ? Satisfaire ses besoins en chargés de recrutement, une spécialité pour laquelle n’existait pas de formation dédiée jusqu’à ce que le groupe, voici un an environ, ne s’empare du sujet pour créer un titre professionnel (niveau bac + 4) inscrit au RNCP depuis juillet dernier. « Nous cherchons à construire une filière d’excellence sur la fonction recrutement », explique Christophe Catoir, président de The Adecco Group. À titre d’exemplarité, le CFA a choisi les 35 premiers alternants (dont 20 suivent leur cursus à Boulogne-Billancourt et 19 à Lyon) sur leur motivation plutôt qu’en fonction de leurs diplômes antérieurs. Ainsi, certains sortent directement de l’université tandis que d’autres ont connu une première expérience professionnelle dans le commerce, le management ou les arts appliqués.
« Le métier de recruteur se transforme. Il doit aller au-delà du CV et recruter sur des potentiels car les compétences techniques sont de plus en plus rares et obsolètes de plus en plus vite. Il n’est plus un simple intermédiaire entre une entreprise et un profil, mais un réel ambassadeur des candidats qu’il accompagne », indique Hélène Fourrier, directrice du CFA. « Cet établissement constitue aussi un laboratoire R & D pour nous. Si un alternant nous soumet un modèle de recrutement intéressant, il pourra être déployé dans le groupe », ajoute le PDG d’Adecco.
Rôle d’ambassadeur oblige, la première promotion de l’établissement effectue son alternance dans des filiales du groupe Adecco (Spring, Modis, Badenoch & Clark…). « Mais l’an prochain, des entreprises extérieures nous ont fait part de leur intérêt pour nos alternants », se félicite Christophe Catoir. Durant leur premier semestre de cours, les alternants seront formés à plusieurs problématiques RH, à commencer par le profilage des candidats (valeurs, motivations, compétences émotionnelles et techniques…). Le second sera consacré au passage à la pratique puisqu’ils seront amenés à profiler et recruter… les candidats de la promo 2020-2021. Au vu de la nouveauté du titre déposé au RNCP, son coût-contrat n’a pas encore été fixé. « Nous avons transmis une proposition à France Compétences portant sur une prise en charge annuelle de 12 400 euros. Celle-ci est en cours de validation », explique Hélène Fourrier. L’instance quadripartite devrait rendre son verdict dans les semaines à venir.
