Cinq ans après la naissance d’un enfant, « les mères perdent environ 25 % de leurs revenus salariaux, par rapport à ce qui se serait produit sans cette arrivée », indique une étude de l’Insee, le 10 octobre. Cette diminution n’est pas imputée à une éventuelle discrimination des employeurs, mais à deux autres explications. D’une part, les ménages pourraient valoriser la garde de l’enfant par la mère, en raison de leurs préférences ou des normes sociales. D’autre part, il peut s’avérer plus intéressant financièrement d’arrêter de travailler ou de passer à temps partiel plutôt que de payer une garde d’enfant. Dans le premier cas, les pouvoirs publics ont plutôt intérêt à élargir le congé de paternité pour tenter d’infléchir les habitudes et de résorber les inégalités. Dans le second, un plus fort soutien public en matière financière aux gardes d’enfants ou de créations de crèche s’avère plus adapté. Cette deuxième raison apparaît confortée, lorsque sont distinguées les baisses de salaires en fonction des catégories de revenus. Les 5 % de femmes les plus riches ne subissent quasiment pas de baisse de salaires, contrairement aux 5 % les plus pauvres qui connaissent en moyenne une baisse de 38 %. En effet, les femmes les mieux rémunérées peuvent s’attacher les services de garde d’enfants, sans conséquences trop importantes sur leur pouvoir d’achat. Ainsi, dans la lutte contre les écarts hommes/femmes, étendre le congé paternité pourrait s’avérer moins efficace que de développer les services liés à la petite enfance.