Après une grève de cinq semaines, les coursiers de l’application de livraison Foodora ont lancé un syndicat pour faire valoir leurs droits, à la fin septembre dernier, et noué un premier accord avec la plateforme. Les 600 travailleurs de Foodora en Norvège ont ainsi obtenu des garanties de remboursement sur leurs frais d’équipement – vélo, habillement, téléphone portable – ainsi qu’une augmentation de revenus pour ceux qui travaillent à plein temps. « Une victoire qui devrait inspirer d’autres travailleurs de la gig économie partout en Europe », s’est félicité le chef du parti socialiste norvégien. En Europe, mais aussi au Japon, où, le 3 octobre dernier, après une campagne d’un mois, les travailleurs d’Uber Eats ont formé le premier syndicat « afin d’obtenir plus de stabilité et de sécurité dans leurs conditions de travail ». Quelque 15 000 personnes travaillent pour la plateforme de livraison dans une dizaine de villes japonaises, avec le statut de travailleur indépendant. Uber a annoncé mettre en place à partir d’octobre un système de compensation en cas d’accident et payer jusqu’à 93 000 dollars (près de 84 000 euros) en cas de décès au travail. Enfin, au Canada, les coursiers de Foodora ont engagé un bras de fer avec la société pour s’affilier à un syndicat. Si leur lutte aboutit, ce serait là aussi une première dans le pays pour les travailleurs de la gig économie. Foodora estime cependant que les travailleurs n’ont pas le droit de se syndiquer, puisqu’ils sont considérés comme indépendants.