logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Sur le terrain

Recrutement : Arkema veut attirer les femmes avec le foot féminin

Sur le terrain | publié le : 14.10.2019 | Lucie Tanneau

Image

Recrutement : Arkema veut attirer les femmes avec le foot féminin

Crédit photo Lucie Tanneau

Implantée dans le secteur de la chimie, traditionnellement masculin, Arkema veut changer la donne. La société a ainsi décidé de miser sur le football féminin pour encourager les femmes à la rejoindre.

Chez Arkema, les femmes ne représentent que 25 % de l’effectif. Dans les laboratoires de recherches, le pourcentage s’équilibre, mais dans les usines de production, le ratio tombe. « Nous sommes une société industrielle à la base, et traditionnellement, les usines employaient des hommes. Le métier d’ouvrier a longtemps été considéré en France comme masculin et nous avons moins de candidates. Mais nous voulons changer ça », présente d’emblée Vincent Cottereau, le chargé de projet D1 Arkema. Car pour attirer les femmes, le géant de la chimie a développé un partenariat original : Arkema est devenu partenaire de la Coupe du monde de football féminin des moins de 20 ans en 2018 et de la dernière Coupe du monde féminine de football cet été, en France. Surtout, Arkema a désormais donné son nom à la principale compétition de foot féminin en France devenue cette année, et pour trois saisons, la « D1 Arkema ». Un gros coup de projecteur sur la société alors que la D1 féminine n’avait jamais signé de contrat de « naming ». Pour Arkema, l’enjeu est double. « Tout d’abord, cela permet de faire connaître notre marque. Nous ne nous adressons pas au grand public, et ne vendons qu’en B to B, donc la plupart des gens ne nous connaissent pas, ce qui est un frein dans le recrutement », reconnaît Vincent Cottereau. « Quand nous faisons des salons dans les grandes écoles, les candidats sont plus attirés par des entreprises dont ils ont déjà entendu parler, comme L’Oréal, par exemple, également présent dans le secteur de la chimie. » Les posters en grand format de joueuses de foot affichés sur le stand pourraient désormais changer la donne.

Des valeurs partagées

« Choisir le foot féminin n’est pas un hasard », poursuit Vincent Cottereau. « D’une part, c’est le sport le plus populaire dans la plupart des pays où nous sommes implantés. Mais nous ne serions jamais allés sur le foot masculin – et pas que pour des questions financières. Le foot féminin partage vraiment nos valeurs de proximité, de simplicité, d’humilité », développe le chargé de projet. « D’autre part, quand une société et son PDG développent un partenariat avec la Coupe du monde féminine et la D1 féminine, les femmes en interne se sentent reconnues et ont moins peur de franchir le plafond de verre, car officiellement, le groupe affiche une position favorable aux femmes, encourage Vincent Cottereau. Ce n’est pas qu’une question d’image, mais vraiment un axe de recrutement et de mobilité. »

Les femmes ont toute leur place

La dernière campagne de recrutement du groupe, lancée en 2018, montre des témoignages de femmes. « L’un des visuels met justement en scène sur un terrain de foot l’une de nos chercheuses, Lise, qui travaille sur des matériaux utilisés dans les chaussures de sport. Ce petit clin d’œil reflète parfaitement notre politique RH : les femmes ont toute leur place dans l’industrie de la chimie, tout comme dans le foot, deux univers encore perçus comme trop masculins ! », complète Dominique Massoni, directrice du développement des RH et de la communication interne. Arkema a d’ailleurs choisi deux marraines, Gaëtane Thiney, l’une des piliers des Bleues, et une de ses jeunes partenaires au Paris FC, Clara Matéo. « C’est Gaëtane qui nous a présenté Clara : elle cherchait un stage », raconte Vincent Cottereau. Étudiante en matériaux à Polytech Paris Sud, la joueuse a pu, avec Arkema, arranger ses horaires de stages pour poursuivre ses entraînements de sportive de haut niveau. « C’est nouveau pour nous de nous adapter au profil de nos recrutés », reconnaît Vincent Cottereau. Clara Matéo devrait revenir pour un deuxième stage cette année.

35 % des managers d’Arkema sont actuellement des femmes. Et les femmes représentent 21 % de l’encadrement supérieur contre 18 % il y a deux ans. Pour progresser, Arkema a aussi créé un programme de mentoring. Parmi les dirigeants, des « parrains » volontaires – hommes ou femmes – sont formés pour accompagner leur « filleule » dans le développement de sa carrière.

Arkema en bref

Acteur mondial de la chimie de spécialités et des matériaux avancés, Arkema emploie 20 000 salariés dans près de 55 pays, dont plus de 7 000 en France. Chaque année, le groupe recrute entre 1 600 et 1 700 salariés, dont 450 en France. Il offre une diversité de 200 métiers dans quatre grands domaines : industriel, R &D, business et fonctions supports. Arkema a réalisé un chiffre d’affaires de 8,8 milliards d’euros en 2018.

Auteur

  • Lucie Tanneau