À la mi-septembre, les usines Schmidt ont ouvert leurs portes pour fêter les 60 ans de l’enseigne spécialisée dans les cuisines, salles de bains, dressing, rangements, équipements de la maison sur-mesure. « On a montré les métiers de production aux visiteurs et nous avons aussi eu l’idée d’ouvrir nos magasins pour des journées spéciales le 11 et 12 octobre », commente Laurence Chrétien, la DRH du groupe qui emploie, réseau compris, plus de 7 000 collaborateurs dans le monde (dont 1 750 en France). À l’origine : un besoin fort de se faire connaître pour faciliter les embauches. « Nous recrutons environ 1 000 collaborateurs par an, et actuellement 119 postes sont à pourvoir, des concepteurs-vendeurs pour 90 % mais aussi des chefs de ventes, des assistants, des responsables de magasin », détaille la DRH. Un chiffre élevé qui cache un turn-over tout aussi important.

« Le métier de concepteur-vendeur n’est pas celui d’un simple vendeur. Nous ne vendons pas un canapé ou une voiture, nos salariés accompagnent le client dans son projet au cours de deux, trois rendez-vous. Il doit être créatif, comprendre leur idée d’aménagement, savoir les conseiller et maîtriser nos outils techniques pour créer le projet », détaille la responsable. Certains arrivent avec une idée faussée du métier et omettent ces compétences informatiques, ce sens du conseil ou la complexité du sur-mesure nécessaire chez Schmidt, regrette-elle. Alors qu’environ 3 000 vendeurs sont formés chaque année, avec souvent à la clé des certificats de qualification professionnelle en chef de vente ou vendeur, beaucoup repartent rapidement.

« Ouvrir les portes de nos magasins nous a donc paru une bonne idée pour que les candidats se rendent compte de la réalité des métiers de vendeur, chef des ventes, poseur, directeur de magasin et de leurs conditions d’exercice – car les salles de pauses, les espaces de coworking qui sont des demandes des nouvelles générations… sont aussi ouverts. » Les salariés partagent leurs parcours, leurs expériences et ce qu’ils aiment dans leur métier avec le public. Les 11 et 12 octobre, les visiteurs lambda ont donc été mêlés aux éventuels futurs candidats. « Le grand public a pu expérimenter les différentes étapes de conception d’une cuisine ou d’un dressing grâce à des ateliers ludiques sur les outils digitaux de la marque… peut-être les prémices de nouvelles vocations ! De ces discussions peut naître un intérêt particulier », veut croire la DRH qui organise déjà, partout en France, des « afterwork » afin de permettre à des jeunes d’échanger avec des responsables de magasins, managers ou collaborateurs sur la réalité des métiers et la complexité particulière à la conception de sur-mesure. « Les vendeurs doivent aussi savoir travailler en équipe puisque les dossiers des clients se font en échange avec le poseur qui interviendra à domicile et connaît les contraintes techniques », rappelle la DRH. Une autre facette souvent méconnue du métier. « Nous allons lancer une campagne radiophonique pendant les jours qui précèdent afin de capter ce public-là qui ne se serait pas forcément déplacé : le but n’est pas que ces personnes viennent avec un CV, mais qu’elles comprennent le métier et, si elles s’y intéressent, reprennent contact ensuite avec nos responsables », poursuit Laurence Chrétien. Des salariés du groupe (1,63 milliard d’euros de chiffre d’affaires global) et des retail manager seront aussi dépêchés dans les plus grands centres afin d’accompagner les collaborateurs pour échanger et prendre les contacts des éventuels candidats. « Les directeurs ont été briefés et 465 magasins Schmidt ouvrent leurs portes. Le réseau Cuisinella, lui n’était pas prêt », comptabilise la DRH qui attend de ses collaborateurs qu’ils soient « des ambassadeurs des produits et des métiers au cours de la journée ».