Le cumul emploi/chômage a fait l’objet de plusieurs recherches, mais le principe du rechargement des droits est encore peu documenté. Son mécanisme est le suivant : les chômeurs peuvent augmenter leur nombre de jours indemnisés en travaillant. Par exemple, cinq mois de travail peuvent leur procurer cinq mois d’allocations chômage supplémentaires. Or, cette « spécificité française » bénéficie actuellement à un allocataire sur cinq selon une étude de l’Unédic du 3 octobre. Elle a donc pris sa place dans les formes particulières de chômage et permet notamment d’accompagner le développement des contrats courts. Elle sécurise également le parcours des actifs, en particulier des plus fragiles puisqu’elle bénéficie davantage aux peu diplômés (niveau bac et moins). Pour autant, elle ne constitue pas un phénomène massif. En effet, une période de cumul emploi/chômage ne mène pas nécessairement à un rechargement : seules 38 % des personnes qui ont cumulé leur revenu avec une allocation pendant leur période d’indemnisation rechargent leurs droits dans les trois ans. Les autres ont retrouvé un emploi durable, ou au contraire ne peuvent prétendre à ce rechargement, faute d’avoir suffisamment travaillé. Par ailleurs, les demandeurs d’emploi n’enchaînent pas les rechargements et n’en connaissent en général qu’un seul (81 % des cas). Leur nombre ne devrait pas augmenter à l’avenir. Avec la réforme durcissant les règles d’indemnisation, qui entre en vigueur en novembre 2019, les allocataires rechargeant actuellement leur droit avec la condition minimale de 150 heures devront travailler jusqu’à cinq mois supplémentaires pour recharger des droits.