À partir de leur expérience de négociation de haut niveau, du kidnapping d’une humanitaire dans un pays en guerre aux ententes commerciales complexes en entreprise, Marwan Mery et Laurent Combalbert livrent dans ce nouvel opus leurs leçons de vie pour se réaliser dans sa vie professionnelle. Si tout le monde n’a pas l’étoffe de ces négociateurs, l’ouvrage s’adresse à tous, dirigeants ou salariés. Les deux associés y défendent l’idée de « réaliser ses rêves » et de savoir « saisir sa chance » : si, dans la vie, on ne peut pas tout maîtriser, « nous pouvons toujours faire des choix structurants, ceux qui comptent véritablement et façonnent votre avenir », affirment-ils. En sept chapitres, ils donnent leurs recettes pour y parvenir : confiance en soi, gestion du stress, des conflits ou prise de décision… Des sujets classiques, revisités avec un regard parfois tranchant, mais souvent intéressant. En particulier sur l’importance de décider. Exemple : que l’on reste dans une entreprise « qu’on déteste » pour subvenir aux besoins de ses enfants, l’important « est de choisir et d’assumer ». Mais il faut selon eux garder à l’esprit « que nous avons toujours le choix », et ne pas réfugier « dans une prison mentale » des contraintes. À défaut, notre vie nous échapperait « et d’autres, comme votre patron, décideront pour vous »…

Les auteurs s’attardent longuement sur la difficulté de décider pour les dirigeants, dans des situations de crise : que faire face à un comptable qui détourne des fonds importants ? Porter plainte ou non ? Face à ces dilemmes, « il n’y a pas de bonne réponse. La décision que vous prendrez sera bonne pour vous. Si l’enjeu est de préserver l’image de l’entreprise ou de préserver l’avenir des salariés, vous ne porterez pas plainte », répondent-ils. Le problème se corse dans des conflits collectifs. Citant leur intervention lors d’un conflit social très dur dans une entreprise, les deux experts rappellent les bases de la négociation de crise : « Convaincre n’existe pas ». Ce qu’il faut, c’est « réellement de comprendre l’autre », afin de déceler des peurs souvent cachées (la crainte des syndicats de perdre leur emploi avec l’automatisation, dans le cas présenté). Nourris de leurs interventions souvent fascinantes, cet ouvrage singulier, sur fond de courage et de diplomatie, se lit d’une traite.