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Stratégie RH : Ressources humaines et RSE font bon ménage

L’actualité | publié le : 14.10.2019 | Gilmar Sequeira Martins

Alors que la RSE monte en puissance, l’ANDRH vient de publier un livre « vert » qui éclaire la façon dont les RH appréhendent cette notion et la mettent en pratique.

RSE et RH ont désormais partie liée. C’est le constat du livre blanc de couleur verte « RH &RSE à la croisée des chemins » que l’ANDRH a rendu public le 7 octobre. Élaboré à partir d’un sondage en ligne auquel ont répondu 260 DRH et d’une vingtaine d’entretiens, ce document dresse un état des pratiques RH en lien avec la RSE. Si le livre blanc constate qu’il « ne semble pas y avoir de définition claire et partagée de la notion au sein de la profession », il note cependant que « les DRH insistent sur la transversalité de cette notion » et considèrent que « les champs de leur fonction » ainsi que « les valeurs qu’ils/elles portent rejoignent facilement les objectifs de la responsabilité sociale et sociétale des entreprises ».

Les DRH interrogés en déduisent qu’il y a « une certaine logique à leur confier les dimensions sociales d’une politique RSE car elles s’articulent avec la politique RH ».

Un constat qui procède de l’évidence, estime Benoît Serre, vice-président de l’ANDRH : « Tout est RSE aujourd’hui ! Nous constatons que la dimension purement environnementale – le E de RSE – s’équilibre peu à peu avec le S devenu “sociale” ou “sociétale”. Les entreprises se sont enfin saisies du S de la RSE. Cela montre qu’elles ont des politiques sociales innovantes et il est positif que tout soit maintenant sous un seul chapitre RSE. » Il en déduit que la distinction entre les deux domaines se réduit puisque « 80 % de l’activité dite RSE relève en fait des politiques RH ». À l’avenir, les deux domaines sont donc appelés à se « mêler ».

Engager les partenaires sociaux

Le livre blanc souligne que le mouvement est déjà lancé. Près d’un tiers (29 %) des DRH ayant répondu à l’enquête déclarent que « leur rôle est principalement de concevoir et d’initier les politiques et actions RSE dans leur domaine de compétences ». Ils ne sont cependant que 12 % à « mettre en œuvre un plan d’action prédéfini ».

Pour autant, plus de la moitié des répondants estiment que « leur rôle est à la fois de concevoir et d’initier la politique et les actions RSE de leur entreprise dans le champ RH, de mettre en œuvre le plan d’action, de suivre les indicateurs de mesure et de communiquer ».

Pour atteindre un tel objectif, il reste à la fonction RH à trouver sa place dans la RSE.

« Au DRH d’avoir une approche suffisamment stratégique pour ne pas se faire évincer de son rôle dans la responsabilité sociale et l’organisation du temps de travail au profit du responsable de la RSE », estime Benoit Serre. Réussir cette transition exigera des efforts, prévient le responsable de l’ANDRH : « Tout DRH qui ne deviendrait pas expert des questions RSE risque demain de ne plus pouvoir remplir ses missions et d’être enfermé dans le rôle de “roi” des relations sociales et de l’administration du personnel. » Si la formation revêt une importance cruciale, elle reste pourtant le parent pauvre du dispositif.

La moitié (51 %) des DRH se déclarent en effet autodidactes en la matière, 35 % ont eu recours aux réseaux sociaux, 20 % à la formation continue et moins d’un cinquième (16 %) se sont initiés à la RSE durant leur cursus initial. Pour Benoît Serre, l’issue de la bataille se jouera sur le terrain : « Les DRH qui convaincront leurs partenaires sociaux d’engager un vrai dialogue sur la RSE auront gagné la partie ».

Auteur

  • Gilmar Sequeira Martins