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Sur le terrain

Marque employeur : Keyrus attire et retient des talents grâce au V.I.E.

Sur le terrain | publié le : 07.10.2019 | Catherine Abou El Khair

La majorité des contrats de volontariat international en entreprise (VIE) conclus par le groupe concernent de jeunes salariés en interne.

Entreprise de services numériques présente dans 18 pays, Keyrus (2 820 salariés dans le monde à fin décembre 2018) utilise le volontariat international en entreprise (VIE) depuis 2009. En dix ans, l’entreprise a conclu autour de 80 contrats en VIE et emploie chaque année une dizaine de jeunes de moins de 28 ans grâce à ce contrat spécifique soutenu par les pouvoirs publics pour développer la présence des entreprises françaises à l’étranger. Pour le groupe, il s’agit d’un levier d’attractivité employeur mais aussi de fidélisation des salariés à ne pas négliger.

Les profils détectés à travers le VIE sont « très bons et très demandés. Ce sont des jeunes issus d’excellentes écoles de commerce et d’ingénieurs, généralement bilingues et qui ont la possibilité de prendre des responsabilités rapidement », souligne Anita Sapinho, responsable des ressources humaines France de Keyrus. Par sa spécificité, le VIE coche toutes les cases de l’opportunité perçue comme attractive aux yeux des jeunes générations : reconnaissance de la performance et sens de la mission de par son envergure internationale. Dans un contexte de pénurie des talents, il permet selon la responsable RH de « recruter plus facilement ».

« Leurs attentes, c’est de savoir comment cette mission leur permettra d’avoir de belles perspectives et quel sera leur tremplin. Pour les faire venir, on va vraiment leur confier des responsabilités dans un domaine qui les inspire », poursuit la responsable. Selon elle, la définition de la mission compte particulièrement. Ainsi, les profils techniques se verront proposer des fonctions auprès de grands comptes ainsi que des responsabilités au sein du projet, tandis que les profils de commerciaux seront placés « au cœur des stratégies des filiales », avance Anita Sapinho.

Forte concurrence

Mais la qualité des missions ne suffit pas pour se démarquer. Par annonce, Keyrus reçoit « à peine une dizaine de CV ciblés ». En cause : la concurrence des autres employeurs potentiels dans un contexte de guerre des talents (lire encadré). Pour y remédier, dès les premiers entretiens, l’entreprise met en avant d’autres éléments, au-delà de la mission : la pré-embauche, l’accompagnement prévu par l’équipe RH France, mais aussi l’entrée dans la communauté d’anciens volontaires internationaux constituée par l’entreprise. Keyrus prend par ailleurs en charge le logement dans ses frais annexes comme le font près de la moitié des employeurs, selon Business France. À l’issue de leurs missions, autour de 80 % des VIE sont intégrés dans l’entreprise, généralement dans le pays d’expatriation et sous la forme d’un contrat local.

Des recrutements en interne

À défaut de se développer aussi vite que souhaité en externe, le VIE a en tout cas fait ses preuves en interne. Confrontée à des démissions de jeunes diplômés ayant décidé de partir en VIE avec d’autres entreprises, Keyrus tente d’anticiper en faisant connaître les opportunités auprès de ses propres salariés de moins de 28 ans, et pratique le cas par cas lorsqu’elle a vent des souhaits de mobilité d’un collaborateur. Des afterworks « mobilité » sont ainsi organisés au sein de Keyrus afin de leur présenter le dispositif. Aujourd’hui, l’entreprise dit recruter en interne pour des postes en VIE dans six cas sur dix. Une solution de facilité qui fait sens, mais à laquelle elle n’entend pas se résoudre exclusivement. « Notre objectif, c’est aussi de faire plus de croissance », rappelle Anita Sapinho.

Poster une annonce ne suffit pas

Même si le VIE est très attractif auprès des jeunes, certains postes proposés par les entreprises peinent à trouver preneur. « Le marché du travail va mieux. Il y a donc aujourd’hui une certaine tension dans le recrutement qui concerne aussi le VIE », reconnaît Michel Bauza, directeur exécutif du VIE chez Business France. Dans un tel contexte, les employeurs qui souhaitent attirer des candidats doivent non seulement être attractifs et donner du sens à leurs missions, mais aussi « ne pas hésiter à faire de la publicité en communiquant sur leur marque employeur. Ces pratiques se renforcent aujourd’hui dans un schéma global de guerre des talents », poursuit-il. Pour certains types de profils comme les ingénieurs en informatique, il est indispensable d’aller plus loin que la simple diffusion d’une annonce sur Civiweb, la plateforme où se rencontrent candidats et recruteurs. D’ailleurs, Business France s’est organisée pour optimiser leur sourcing en s’alliant avec l’entreprise Seekube, spécialisée dans la captation de ce type de profils. Actuellement, Business France enregistre 1 839 candidats ayant le profil d’ingénieur IT sur sa base.

Auteur

  • Catherine Abou El Khair