L’âge pivot à 64 ans envisagé pour la réforme de la retraite par points devrait amener les seniors à prolonger leur activité. Ce nouveau report de l’âge de départ placerait les actifs de plus de 50 ans dans une situation « paradoxale », au regard de nombreux freins à l’emploi, estime l’étude de l’association Nouvelles solidarités face au chômage publiée le 19 septembre 2019. L’âge constitue en effet le premier motif déclaré de discriminations liées au travail, loin devant l’origine ethnique. Il pénalise à la fois les seniors qui sont en emploi et ceux qui sont en recherche d’emploi. Il peut exposer davantage les actifs à une fin d’emploi, mais aussi réduire leurs chances d’accès à la formation. En effet, le taux d’accès à la formation professionnelle oscille entre 34 et 39 %, contre 50 % à 60 % pour les 25-49 ans. Les « seniors » se trouveraient également, selon l’étude, victimes de préjugés de la part des recruteurs. Ces derniers évoquent la « résistance » au changement des seniors, aux nouvelles technologies ou leurs difficultés supposées à intégrer des équipes plus jeunes. Les seniors sont ainsi davantage exposés au chômage de longue durée (voir graphique). Plusieurs propositions sont formulées pour contrer ces handicaps. Les cursus de formation gagneraient à prendre en compte l’expérience des participants et à favoriser les échanges entre pairs. Une retraite progressive permettant de continuer une activité à temps partiel, tout en percevant une partie de sa pension, est également préconisée.