« Sans réponse de notre part dans un délai de trois semaines, considérez votre candidature comme non retenue ». Kiloutou n’utilise pas cette formule toute faite et souvent automatisée. Cette entreprise née dans le Nord, dont le siège administratif est implanté à Villeneuve-d’Ascq, met un point d’honneur à soigner la qualité de ses recrutements… par les deux bouts. Pour le spécialiste de la location de matériel, le sourcing est un important poste de dépenses. Lorsqu’un emploi est à pourvoir, les ressources humaines cherchent à vite trouver la perle rare. Mais les candidats qui ne sont pas retenus, généralement laissés au bord du chemin sans feedback par les entreprises le plus souvent par manque de temps, ne sont pas oubliés. Chez Kiloutou, on considère en effet que choyer aussi les personnes non retenues pour un poste peut avoir un impact positif en matière d’image. « Nous avons établi un partenariat avec une agence spécialisée dans ces questions, raconte Benoît Pacceu, directeur du développement RH de Kiloutou. Partant du principe que l’on répond plus souvent par la négative à une candidature que l’inverse, il nous a paru logique d’améliorer notre traitement des retours négatifs. Au sein du groupe, la bienveillance et la transparence sont des valeurs fortes dans la gestion de carrière et le recrutement. »

Les candidats ne recevant aucune réponse ou un retour rapide automatique présageant d’une suite stérile, conservent une impression déplorable de l’entreprise. Ces personnes non retenues deviennent alors de mauvais ambassadeurs en termes de marque employeur. Au contraire, lorsqu’un refus pour un poste précis est formulé avec considération, il peut donner envie à un candidat de tenter sa chance une nouvelle fois, pour une autre mission. Et il se pourrait que ce candidat évoque l’entreprise convoitée favorablement dans son entourage et sur les réseaux sociaux. La e-notoriété des sociétés se forge beaucoup lors des procédures de recrutement. La réponse apportée aux candidats non intégrés dans les effectifs de Kiloutou est individualisée. « Il y a une prise en compte sincère de toutes les personnes postulant chez nous. Et des conseils leur sont donnés pour améliorer leur CV, précise Benoît Pacceu. Il peut s’agir d’une correction pour une faute d’orthographe ou d’une proposition de mise en exergue d’une expérience significative noyée dans le curriculum. »

Lus par de « vrais » RH, les CV refusés mais commentés sont ensuite conservés. « Nos collaborateurs ont des profils très variés. Les postes du groupe sont diversifiés. Nous pouvons faire aujourd’hui un recrutement de commerciaux dans quelques-unes de nos agences et avoir besoin demain de techniciens. Cette méthode de réponses personnalisées nous permet de constituer un vivier de futurs candidats, métier par métier », explique le responsable RH.

Le groupe Kiloutou comptant actuellement 5 000 collaborateurs en France (1 000 de plus à l’international) espère continuer sa croissance. Une évaluation d’expérience collaborateur est en cours et la démarche concernant les candidats non retenus s’inscrit dans cette étude. « Dans ce même contexte, nous avons aussi mis en place un temps de découverte proposé aux personnes qui ont passé des entretiens. Avant de procéder à une embauche, le candidat peut venir une journée pour découvrir l’univers Kiloutou et l’endroit où il serait en poste. Une façon de vérifier concrètement, avant de signer un contrat, si la motivation reste intacte. »

Être compétent, disponible et motivé ! « Ces trois ingrédients sont nécessaires pour être recruté, explique Matthieu Penet, dirigeant de l’agence prestataire de Kiloutou. Lorsqu’un CV n’est pas retenu, ce n’est pas forcément à cause d’un souci de compétences. Souvent, c’est une question de timing. La candidature peut s’avérer adéquate ultérieurement. Leur répondre permet de créer un lien. La motivation du candidat s’en trouve renforcée. » Côté RH, le coût pour acquérir une candidature peut s’évaluer à plus de 10 euros selon Matthieu Penet. « Le montant dépensé par les entreprises à chaque recrutement est donc conséquent. En vérifiant réellement le CV et en actualisant la disponibilité des personnes, les viviers « métiers » constitués représentent un gain de temps lors du recrutement suivant. C’est aussi une valorisation du montant déjà déboursé. »