L’activité partielle constitue une « politique efficace de sauvegarde de l’emploi », selon une étude de la Banque de France du 10 septembre 2019. Les entreprises en difficulté conjoncturelle peuvent en effet réduire le nombre d’heures travaillées de leurs salariés, qui reçoivent une indemnisation pour les heures chômées, à la charge essentiellement des pouvoirs publics (État et Unédic). Ce dispositif a fait ses preuves depuis la crise et concernait 4 % des salariés en 2009. Trois grands enseignements sont tirés de cette période. Premièrement, la proximité géographique d’établissements ayant déjà recouru à l’activité partielle favorise son adoption par le biais du bouche-à-oreille. L’information se diffuse au sein des secteurs et entre secteurs. Deuxièmement, l’activité partielle a sauvegardé, entre 2009 et 2010, près de 30 000 emplois « au sein des établissements confrontés à une baisse considérable de leur chiffre d’affaires ». Troisièmement, le chômage partiel a profité en partie à des établissements qui n’en avaient pas besoin car ils auraient maintenu leur niveau d’emploi inchangé en l’absence de ce dispositif. Ce phénomène s’est accentué lorsque les conditions d’accès ont été facilitées en mars 2012. Des entreprises l’ont alors utilisé massivement et de manière récurrente afin de faire face à des fluctuations saisonnières. Cet effet n’était pas vraiment désiré puisqu’il entraîne des dépenses jugées inutiles et une injustice pour les entreprises qui supportent les cotisations.