77 % des salariés seraient prêts à se former afin d’acquérir de nouvelles compétences pour s’adapter à la transformation d’un monde du travail bouleversé par la robotique et le digital. C’est ce que révèle une étude menée auprès de 22 000 salariés de 11 pays par le groupe PwC. Mais les disparités sont persistantes.
La digitalisation et la robotisation des emplois bousculent le monde du travail. Le refrain n’est pas nouveau, mais la tendance s’accélère significativement avec la banalisation des outils numériques. Et les salariés dans tout ça ? Ils restent partagés entre enthousiasme vis-à-vis des nouvelles possibilités induites par l’automatisation de l’emploi et franche inquiétude à l’idée de se voir remplacés par la machine, comme l’indique une étude réalisée par le groupe PwC auprès de 22 000 salariés de 11 pays d’Amérique, Europe et Asie. Résultat : 53 % des salariés interrogés pensent que l’automatisation transformera leur emploi ou le rendra obsolète d’ici à dix ans mais 60 % pensent que le développement technologique va améliorer leurs perspectives d’emploi.
Les plus conscients des bouleversements technologiques à venir sont les Chinois et les Indiens : 89 % et 82 % d’entre-eux pensent, respectivement, que l’automatisation va transformer leur emploi durablement dans la décennie à venir. Face à cela, les Anglo-Saxons se montrent plus sceptiques : seuls 37 % des salariés américains et 29 % de leurs homologues britanniques estiment que leur environnement de travail sera impacté par la robotisation. Des chiffres qui s’expliquent en partie par la désindustrialisation de ces pays puisque l’emploi informatique ou industriel dans le monde anglo-saxon ne représente que 10 % de l’emploi total, à la différence de la Chine et de l’Inde où son poids est largement plus prépondérant. D’une manière générale, les citadins sont beaucoup plus optimistes que les ruraux : 67 % pensent que leurs perspectives d’emploi vont se voir tirées vers le haut contre 48 % de leurs homologues vivant éloignés des villes. Sans surprise, les jeunes (18-34 ans) plébiscitent le changement (69 %) alors que leurs aînés se montrent plus méfiants. Les cadres supérieurs (78 %) et les managers (73 %) constituent les populations les plus favorables à l’évolution annoncée. Enfin, les hommes expriment moins de craintes que les femmes face au basculement.
Les salariés sont-ils prêts à se former pour se mettre à niveau ? Pour l’essentiel, oui. 77 % des sondés se disent ainsi prêts à améliorer leurs compétences professionnelles pour être au rendez-vous du digital. Indiens et Chinois (95 % et 97 %) déclarent recevoir des propositions de perfectionnement de la part de leurs employeurs. Différence notable avec les Australiens qui, pour leur part, affirment disposer de moins d’opportunités de mettre leurs compétences à jour… et les Britanniques qui font office de lanterne rouge. Selon eux, seuls 14 % de leurs employeurs leur ont proposé de développer leurs compétences. Les répondants les plus âgés, d’une manière générale, affirment être prêts à une remise à jour de leur connaissance alors que leurs cadets se tournent davantage vers l’acquisition de nouveaux savoirs et la maîtrise des technologies.
C’est singulier : les Français constituent la population la plus pessimiste face au changement technologique (67 % se disent préoccupés)… tout en étant celle qui envisage le plus (81 %) de se saisir de cette opportunité pour mieux comprendre ou utiliser les nouveaux outils digitaux si leur employeur le leur permettait ! 60 % se sentent d’ailleurs bien armés en termes de compétences pour utiliser ces nouvelles technologies dans leur quotidien professionnel. Ils sont 74 % à penser que les conséquences sur l’emploi seront réelles à un horizon de 6 à 10 ans mais seulement 52 % à penser qu’il sera positif… soit 9 points de moins que le reste du monde. Même les plus jeunes, tout en étant optimistes quant à l’avenir (60 %)… le sont dans une proportion moindre que les autres sondés (69 %). Enfin, 69 % des salariés français affirment que leur employeur leur a proposé des formations au digital.
B. d’A.