Alors que les femmes et les hommes déclarent dans une proportion à peu près identique recevoir des plaintes de leurs proches en raison de leur manque de disponibilité liée aux horaires de travail (respectivement 13 % et 14 %), à caractéristiques semblables, ils ne font pas face de la même manière à la difficulté à concilier vie familiale et vie professionnelle. Une enquête1, dévoilée le 25 septembre par la Dares, montre que si cette difficulté n’est pas vécue de la même façon selon le sexe, elle n’engendre pas non plus les mêmes conséquences sur la santé de chacun. Les femmes confrontées à des reproches fréquents sont 26 % à déclarer un syndrome dépressif (soit un écart de 14 points par rapport à celles qui disent n’avoir jamais de reproches ou très rarement), tandis que les hommes sont beaucoup moins affectés par la situation (11 % soit un écart de + 4 points seulement). Les reproches de l’entourage sont aussi 20 % plus élevés à l’encontre des femmes. En particulier des ouvrières et des employées de commerce. Il semble que les représentations sexuées n’ont finalement guère évolué et restent particulièrement marquées au sein des classes dites populaires. Les femmes cadres subissent des reproches du fait de leurs conditions de travail, mais elles ont les moyens financiers de déléguer certaines tâches domestiques (garde d’enfants, ménage, pressing…) et de compenser ainsi leurs contraintes horaires. Ces stéréotypes font également que les hommes se sentent légitimes à s’investir principalement au travail et, du coup, subissent moins que les femmes les reproches lorsque ce dernier déborde sur leur vie familiale. De façon générale, ce sont les femmes et les hommes vivant en couple avec de jeunes enfants (moins de 18 ans) qui ont le plus de mal à équilibrer leur vie professionnelle et familiale. Le soutien de l’équipe et du management ainsi que l’autonomie dans le travail atténuent toutefois la pression et améliore l’équilibre des temps de vie.