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Handicap : Le CV vidéo aide à l’embauche, mais ne suffit pas

L’actualité | publié le : 30.09.2019 | Sophie Massieu

L’outil augmente nettement les chances pour un candidat, avec ou sans incapacité, d’être convoqué en entretien d’embauche, selon une étude universitaire canadienne. Mais il ne diminue pas les discriminations entre personnes valides et handicapées, les secondes demeurant reçues deux fois moins souvent que les premières.

Joindre un CV vidéo à une lettre de candidature augmente d’un peu plus de 10 % les chances, pour un postulant, d’être reçu par une entreprise. L’effet bénéfique de l’utilisation de cet outil est à peu près similaire, que la personne présente, ou non, un handicap. Mais pour une personne valide, le taux passe de 44,6 % d’opportunités de défendre sa candidature en entretien à 55,2 %, tandis qu’une personne atteinte d’un handicap accroît cette possibilité de 19,9 % à 27,4 % seulement.

Tels sont les premiers résultats d’une recherche en cours menée par l’université Laval à Québec, présentée à Sciences Po, le 25 septembre dernier, au sein du Laboratoire interdisciplinaire d’évaluation des politiques publiques (Liepp). Pour étudier les discriminations persistantes à l’égard des personnes handicapées même avec le recours à un CV vidéo, les chercheurs ont répondu à 2 021 offres d’emploi de secrétaire réceptionniste. Trois types de candidatures ont été envoyés : les unes avec CV vidéo, les autres sans, les dernières en révélant le handicap par écrit dans la lettre de motivation.

Pour réaliser les vidéos, une comédienne mise en fauteuil roulant a été recrutée par le laboratoire de recherche.

Et que le handicap soit annoncé à la 13e seconde ou à la 55e, rien n’y fait : elle est deux fois moins reçue que lorsqu’elle est filmée sur un fauteuil de bureau. Tout ceci malgré un fort manque de main-d’œuvre au Québec…

Le but des chercheurs consiste à proposer, d’ici à cinq ans, aux pouvoirs publics des mesures, pour réduire le chômage des personnes handicapées, trois fois plus élevé au Québec que le taux général.

Des chercheurs et associations représentatives de personnes handicapées français qui assistaient à cette présentation laissent entrevoir des collaborations possibles pour des compléments de cette recherche à venir en France. Ce qui pourrait, notamment, combler deux faiblesses reconnues par ses auteurs : elle ne concerne que des personnes handicapées physiques, et n’a porté que sur un type de poste.

Auteur

  • Sophie Massieu