logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Sur le terrain

Innovation : Saint-Gobain soutient l’intrapreneuriat

Sur le terrain | publié le : 23.09.2019 | Audrey Pelé

Pour rester dans la course à l’innovation, l’entreprise permet à certains de ses salariés de se lancer dans la création de start-up. Des structures agiles qui leur permettent de s’épanouir professionnellement tout en gardant des liens forts avec le groupe.

Chez Saint-Gobain, l’intrapreneuriat est au cœur de la politique RH. « Nos 180 000 collaborateurs dans le monde peuvent grandir professionnellement chez nous de plusieurs manières, notamment si, à un moment donné dans leur carrière, ils ont envie d’entreprendre », assure Pierre Lucien-Brun, directeur des relations sociales France et Europe. Comme de plus en plus d’entreprises, le groupe de production et de distribution de matériaux a été séduit par la formule. Au lieu de laisser partir un salarié qui souhaite créer sa société, l’entreprise va au contraire le soutenir et lui permettre de développer son idée pour la transformer en une activité à part entière. « Chaque collaborateur qui a une bonne idée peut nous en faire part. Nous allons alors voir si elle peut être mise en œuvre directement chez nous. Cela peut, par exemple, concerner l’amélioration d’un produit ou d’un service, explique Pierre Lucien-Brun. Mais si elle ne concerne pas directement notre activité, nous allons alors aider le salarié à devenir intrapreneur en rejoignant le programme Saint-Gobain Intrapreneurs. »

Avec ce programme qui existe depuis 2016, le groupe met en place un coaching d’accompagnement pour le salarié en poste qui veut créer un business.

Il peut ainsi mûrir son projet pendant son temps libre. Et quand il est validé par Saint-Gobain, l’aspirant entrepreneur passe en « congé création d’entreprise », tout en restant salarié du groupe. Pour le démarrage de l’activité, Saint-Gobain contribue au financement du projet et le nouvel entrepreneur est accompagné pendant les douze premiers mois.

Un modèle gagnant-gagnant ?

« L’accompagnement de Saint-Gobain a été majeur dans le montage de mon projet. J’ai bénéficié de leur appui financier, bien sûr, mais le fait d’être soutenue par le groupe m’a aussi permis de bénéficier du soutien de l’Ademe », souligne Marie Combarieu, présidente d’Ecodrop, une solution digitale de collecte et de recyclage des déchets pour les artisans du bâtiment. Sa start-up, lancée il y a trois ans, compte désormais dix salariés et réalise plusieurs millions d’euros de chiffre d’affaires. « Aujourd’hui, je vole de mes propres ailes et je travaille en totale autonomie vis-à-vis de Saint-Gobain, précise-t-elle. Mais c’est toutefois l’un de mes actionnaires et un membre du comité exécutif du groupe est à mon board. Je bénéficie aussi de leur soutien sur n’importe quel sujet et nous avons des collaborations commerciales. »

L’intrapreneuriat se révèle alors un modèle gagnant-gagnant. Pour le salarié qui entreprend à moindre risque, c’est un facteur d’épanouissement professionnel et, dans le même temps, cela permet à l’entreprise de rester innovante et de développer ses activités.

« Quand nous évaluons les projets que l’on nous présente, nous sélectionnons ceux qui sont dans le large écosystème du groupe. S’il y a des liens business, c’est très positif », reconnaît Pierre Lucien-Brun.

Ecodrop, par exemple, travaille avec certaines agences de Point P, spécialisées dans la vente de matériaux de construction, qui fait partie du groupe Saint-Gobain. Via ces magasins, la start-up peut ainsi toucher directement les artisans et leur proposer sa solution. Même cas de figure avec la start-up Kandu, née au sein du département R &D de Saint-Gobain. Grâce à son kandumètre, un appareil qui mesure le confort des espaces intérieurs (niveau sonore, luminosité, température…) et le ressenti individuel (sentiment de confort ou d’inconfort sur une période donnée), la start-up propose et met en place des solutions d’optimisation du confort et de la qualité de vie notamment dans les bureaux. « Bien sûr, si notre étude préconise des travaux d’amélioration acoustique par exemple, nous pouvons proposer des produits d’Ecophon, un des leaders mondiaux en la matière et qui fait partie du groupe Saint-Gobain, explique Clara Getzel, directrice générale de Kandu. Néanmoins, nous avons un rôle de conseil et notre neutralité est essentielle. Les solutions de Saint-Gobain représentent moins de 50 % de nos préconisations. »

Si la start-up a établi ses locaux dans un incubateur, elle appartient à 100 % à Saint-Gobain. « Kandu est issu du groupe et travaille aujourd’hui de manière autonome. Nous avons la capacité d’expérimenter et c’est une grande force. » Et, au bout de 18 mois, ceux qui ont intégré le programme Saint-Gobain Intrapreneurs et qui ne parviennent pas à le mener jusqu’au bout, pourront réintégrer leur poste.

Auteur

  • Audrey Pelé