Les besoins sont immenses et spécifiques : l’un des fleurons français de la construction navale, les Chantiers de l’Atlantique, basé à Saint-Nazaire, prévoyait de recruter 450 personnes en CDI pour l’année 2019, dont 300 déjà embauchés. 1 300 salariés ont intégré l’entreprise depuis 2013… Pour un tiers, ces besoins se focalisent sur des compétences que l’industrie s’arrache : ouvriers soudeurs, charpentiers métaux et tuyauteurs, devenus très rares sur le marché de l’emploi. « Jusqu’à présent, nous recrutons des personnes ayant ces qualifications, résume Béatrice Gouriou, DRH des Chantiers de l’Atlantique. Mais nous avons besoin de compléter notre vivier. » La décision a donc été prise d’ouvrir une école, dont l’aménagement s’achève sur le site du chantier naval, qui doit accueillir ses premiers stagiaires cet automne. En plus de la formation de jeunes sans qualification préalable dans ces métiers, l’école permettra à l’entreprise de disposer d’un outil de formation interne. « Les personnes que nous recrutons n’ont pas toujours exercé les métiers de la construction navale, et une adaptation est souvent nécessaire », précise Béatrice Gouriou.

Une dizaine de jeunes, sous contrat de professionnalisation d’un an, vont intégrer la première session de l’école pour préparer un CQPM (Certificat de qualification paritaire de la métallurgie) de charpentier métaux, avec un enseignement à 80 % pratique. « À l’horizon 2022, elle devrait intégrer 50 stagiaires par an », précise Béatrice Gouriou. Les salariés de l’entreprise dispenseront les formations et se préparent actuellement à cette fonction de formateur, l’ingénierie pédagogique se faisant avec l’Afpa.