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Actionnariat salarié : Un investissement gagnant dans les PME

L’actualité | publié le : 23.09.2019 | Gilmar Sequeira Martins

Si les salariés actionnaires des PME et ETI non cotées voient croître fortement la valeur de leur investissement, les syndicats demandent des adaptations.

Vivons heureux, vivons cachés ? Les salariés détenteurs d’actions de PME et d’ETI non cotées se singularisent par leur discrétion par rapport aux actionnaires salariés de sociétés du CAC 40. Mais il n’empêche que leur investissement prend de la valeur. C’est ce qu’indique le baromètre de la société de gestion Equalis Capital. Publié depuis 2016, il mesure la performance moyenne des entreprises qui ont ouvert leur capital aux salariés et du retour sur investissement pour les salariés actionnaires « avant toute aide de l’entreprise ». Cet indice se base sur des données recueillies auprès de 42 entreprises employant 46 100 salariés en France et 20 600 à l’étranger, dont 18 500 sont actionnaires, pour un chiffre d’affaires global de 11 milliards d’euros.

Entre 2018 et 2019, l’indice Equalis Capital a progressé de 12 %, après des hausses successives de 23 % (2015), 41 % (2016) et 23 % (2017). Le baromètre signale par ailleurs que le taux de souscription a atteint un niveau inédit avec une progression de 58 % en 2018, signe, selon Equalis Capital, « d’un engouement réel des salariés pour ce dispositif ». Les auteurs de l’étude préconisent d’ailleurs l’adoption de nouvelles mesures incitatives, aussi bien en direction des collaborateurs que des dirigeants d’entreprise.

Les conditions des syndicats

Pour la première fois, le baromètre donne aussi le point de vue des syndicats représentatifs. Si elle déplore que ce dispositif soit « un système de rémunération parallèle, moins coûteux » que le salaire direct, la CFDT se déclare « beaucoup plus ouverte au principe du rachat de l’entreprise par les salariés, pour autant que le projet soit solide », tout en estimant « absolument nécessaire que des solutions de liquidité soient mises en place pour que les salariés puissent récupérer leur investissement quand ils le veulent ». La CFTC déplore que le dispositif « soit encore trop souvent réservé au top management » et souhaite que les salariés soient « associés aux discussions et enjeux de l’entreprise au même titre que les actionnaires non issus de l’entreprise ». Enfin, « afin de partager les risques », la CFTC « préconise d’une part aux salariés d’investir petit à petit et, d’autre part, que l’entreprise porte le coût d’une décote à quoi s’ajouterait un abondement ».

La CGT, bien que peu favorable à ces dispositifs, admet que, sous certaines conditions, l’actionnariat salarié peut constituer « une solution pour assurer la pérennité de l’entreprise », notamment en cas de reprise d’une société en difficulté par les salariés. La centrale de Montreuil souhaite voir évoluer la question des droits de vote. Estimant que « les membres de l’encadrement supérieur ne devraient pas être majoritaires uniquement parce qu’ils détiennent plus d’actions », la CGT prône la mise en place d’un « dispositif correctif qui permettrait la prise en compte de chaque catégorie », partant du principe « une personne, une voix ». Enfin, la CFE-CGC milite « pour un élargissement, au tiers, de la présence des représentants des salariés au sein des conseils d’administration et de surveillance » et souhaite un renforcement de l’actionnariat salarié via des supports structurés comme un fonds mutualisé afin « d’éviter de porter tout le risque sur la participation dans une seule entreprise ».

Auteur

  • Gilmar Sequeira Martins