Le groupe vient de doter ses managers d’une application interactive pour les aider à prévenir plutôt que guérir, en mettant à leur disposition des bonnes pratiques.
Une application interactive pour développer le bien-être psychologique au travail. Voilà le nouvel outil de prévention que Saint-Gobain vient de lancer, à destination principalement de ses managers, mais accessible à tous ses collaborateurs, via son intranet. « Nous réinventons, pour nos clients, l’habitat durable, pour créer du confort et du bien-être dans les bâtiments, bref pour améliorer la vie quotidienne de tous, et en veillant à diminuer nos émissions de CO2 ou en prenant garde à l’épuisement des ressources, explique Claire Pedini, directrice générale adjointe, ressources humaines et transformation digitale. Le bien-être et le confort sont donc centraux dans la stratégie de l’entreprise. Aussi, de façon logique, nous le déclinons pour nos collaborateurs. » Un rapprochement entre l’expérience client et l’expérience collaborateur, en somme. Avant la mise en place, en juillet dernier, de cet outil, diverses initiatives existaient dans le groupe en matière de bien-être psychologique, mais elles se limitaient à la France, et n’étaient pas standardisées. D’où la création de l’outil, qui représente une deuxième étape sur le chemin de la formation des managers : ils ont, l’an dernier, pu être sensibilisés à cette thématique grâce à un module d’e-learning : « Il était nécessaire de faire ce premier pas dans la sensibilisation. Parce que ce sont des sujets complexes, sur lesquels les managers peuvent avoir le sentiment d’avoir moins de prise que sur des questions de sécurité par exemple, où les bénéfices d’actions mises en place peuvent s’observer rapidement », note Claire Pedini.
Après la sensibilisation, l’action. L’application leur donne des outils pour améliorer le bien-être psychologique de leurs équipes. Les bonnes pratiques qu’elle rassemble concernent six domaines d’action : les pratiques managériales, l’environnement relationnel, la gestion du changement, les compétences personnelles au bien-être, l’environnement physique du travail, et l’équilibre des vies professionnelle et privée. « Ce sont autant de facettes du bien-être au travail », souligne Geneviève Thiaucourt, directrice médicale et santé au travail. Pour l’heure, l’application a été développée en français, en anglais, en espagnol et en portugais. Chaque pratique peut faire l’objet d’un commentaire des managers qui vont les mettre en place, ce qui pourra modifier tant les degrés de facilité de mise en œuvre tels qu’ils ont été initialement évalués, que leur impact sur les collaborateurs. L’outil se veut donc interactif.
Les managers s’engagent volontairement dans l’utilisation de l’outil, mais lorsqu’ils le font, ils doivent choisir au moins trois pratiques, dans deux domaines différents dont, obligatoirement, celui des pratiques managériales. « Puisque l’utilisation est facultative, les managers ne choisiront pas systématiquement les outils les plus simples à mettre en place, comme l’instauration d’un moment de convivialité », prévoit Jean-Philippe Lacharme, directeur régional de Saint-Gobain développement, qui accompagne les managers des régions où il intervient dans la mise en place de l’outil. Pour le construire, les travaux de recherche ont commencé en 2017. « Il devait répondre à trois principes directeurs, pointe Geneviève Thiaucourt : les pratiques managériales sont fondamentales dans le bien-être au travail ; tout collaborateur est concerné, quel que soit son pays ; et il faut agir en amont, en prévention primaire, et non réagir après la survenue d’un problème. »
L’outil a été développé en interne, en s’appuyant sur les services de ressources humaines, de responsabilité sociale des entreprises, les partenaires sociaux, les experts en santé. Des cabinets extérieurs sont venus en appui, à l’image de Stimulus, pour valider les fiches de certaines pratiques et tenir compte des plus récentes connaissances scientifiques. L’accueil satisfait les initiateurs du projet, avec aujourd’hui 45 managers de 14 pays déjà impliqués. Au premier rang des pratiques jusqu’à présent choisies : le feedback régulier, le télétravail, ou l’instauration de temps de convivialité. « Cela va prendre du temps, mais c’est normal », anticipe Claire Pedini, qui précise ne pas vouloir avec cet outil apporter un savoir mais convaincre les managers, pour une action de long terme et réellement efficace sur un sujet encore souvent perçu comme très complexe à appréhender.
