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Santé au travail : Des risques professionnels mieux pris en compte

L’actualité | publié le : 16.09.2019 | Nathalie Tran

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Santé au travail : Des risques professionnels mieux pris en compte

Crédit photo Nathalie Tran

Bien que toujours fréquentes et élevées, les expositions des salariés du secteur privé aux risques professionnels sont globalement en légère diminution sur les vingt dernières années. Une étude dévoilée par la Dares1, le 9 septembre dernier, met en lumière une baisse des risques chimiques et des contraintes physiques entre 1994 et 2017. Un tiers des salariés (32,2 %) restent néanmoins exposés à au moins un produit chimique et 10 %, soit 1,8 million de personnes, le sont à au moins un produit cancérogène.

S’agissant des risques physiques, en 2017, 35 % des salariés sont concernés par les manutentions manuelles de charge (-2,3 points en moyenne par rapport à 1994). Cette diminution, qui touche toutes les catégories socioprofessionnelles et la majorité des secteurs, à l’exception de l’agriculture, s’explique notamment par l’évolution technique et l’automatisation des tâches. Idem en ce qui concerne le travail répétitif, en baisse depuis 2010 (-11,9 points sur cette période) et qui touche 16 % des salariés. La station debout ou le piétinement prolongé sont également en baisse continue (-7,2 points depuis 1994). Seules les expositions au bruit augmentent. En 2017, elles affectent 31,6 % des salariés (5 833 900) contre 27,4 % (3 265 200) en 1994. Ce sont les ouvriers qualifiés qui sont les plus exposés : 68 % contre 48 % en 1994.

L’étude révèle en revanche une meilleure détection des risques biologiques (contamination par virus, bactéries…) du fait d’une plus grande sensibilisation des préventeurs d’entreprises et d’une professionnalisation des salariés, notamment depuis la pandémie grippale survenue en 2009. Si près d’un salarié du secteur agricole sur deux est concerné, les employés de commerce et de service, parmi lesquels se trouvent les aides-soignants, les aides à domicile, les aides ménagères et les travailleuses familiales, sont les salariés les plus exposés, en 2017, à un risque biologique potentiel.

Autre grand enseignement de l’étude : si elle reste forte, l’intensité du travail s’est stabilisée depuis 2010. Elle est néanmoins un des facteurs essentiels des risques psychosociaux (RPS) au travail, tout comme le manque d’autonomie qui s’accentue en 2017. Les marges de manœuvre des salariés tentent en effet à diminuer depuis 2003.

(1) L’étude présente les premiers résultats de l’enquête Sumer (surveillance médicale des expositions des salariés aux risques professionnels) 2017 réalisée par 1 200 médecins du travail auprès de 26 500 salariés du secteur privé et des trois versants de la fonction publique et retrace les évolutions des expositions des salariés aux risques professionnels sur les vingt dernières années.

Auteur

  • Nathalie Tran