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Chine : Le futur systeme de notation des entreprises inquiete l’occident

L’actualité | publié le : 16.09.2019 | Lys Zohin

Après la « note sociale » des citoyens chinois, viendrait le même système de « crédit » pour les entreprises, y compris étrangères, en Chine… Selon un récent rapport de la chambre de commerce de l’Union européenne en Chine, réalisé avec le cabinet Sinolytics, le développement de ce système, qui a déjà créé la controverse pour son côté « big brother », s’accélère et pourrait donc être mis en place rapidement. En 2014, à l’occasion de la publication d’un plan à long terme, les autorités chinoises avaient en effet annoncé qu’à horizon 2020, un système de notation, pour les individus comme pour les entreprises, récompenserait les uns et les autres, ou au contraire les pénaliserait, en leur donnant accès ou non à différents droits. Concernant les entreprises, si certains observateurs, notamment chinois, estiment que, bien utilisé, le système permettrait d’obtenir un meilleur comportement de leur part, en termes de respect de l’environnement ou de normes sanitaires pour leurs produits, par exemple, d’autres – et ils sont nombreux en dehors de la Chine – considèrent que le but de Pékin est de forcer, de cette façon, les entreprises à aller dans son sens, celui d’une société bien peu libérale…

Selon la chambre de commerce de l’UE, la Chine va jauger les sociétés, en leur décernant 30 notes, sur leur comportement fiscal et douanier, la qualité de leurs produits, leur politique tarifaire, leur transfert de données et leur « compliance ». Une mauvaise note impliquera une « punition », qui pourrait aller d’une amende à un refus de la part des autorités d’accorder avantages fiscaux ou subventions, sans oublier l’ultime sanction, une inscription sur une liste noire… Et sur fond de guerre commerciale sino-américaine, les sociétés américaines se demandent, elles aussi, comment les données collectées par Pékin seront utilisées. Toujours est-il que selon l’analyse des spécialistes de l’UE, ce nouveau système de notation se met en place, comme par hasard, au moment même où émerge, sous la pression de l’Occident, un assouplissement des règles d’accès à l’immense marché chinois : joint-ventures plus faciles à mettre en place ou secteurs d’activité jusqu’ici fermés et désormais ouverts aux investissements étrangers. Un assouplissement en trompe-l’œil, donc, puisque le système de notation permettrait de maintenir un contrôle strict sur les activités des sociétés étrangères dans le pays.

Auteur

  • Lys Zohin