Plus les femmes qui travaillent (ou ont déjà travaillé) appartiennent à une catégorie socioprofessionnelle élevée, moins elles ont d’enfants, indique l’Insee le 27 août 2019. Les employées (1,91 enfant par femme en moyenne) et les ouvrières (1,76) accouchent davantage que les femmes exerçant une profession intermédiaire (1,75), et que les artisanes, commerçantes ou cheffes d’entreprise (1,7). Les cadres présentent la fécondité la plus faible (1,64). À l’inverse, les femmes qui n’ont jamais travaillé « se distinguent par une fécondité forte (2,57) ». En effet, en moyenne en 2016, les femmes ont 1,91 enfant et accouchent à 30,5 ans en France. Comment expliquer ce phénomène ? Le « bon » âge pour avoir un enfant, le « bon » écart d’âge entre deux naissances, la stabilité de l’union diffèrent selon les groupes sociaux, rapporte l’Institut national d’études démographiques dans une publication de 2010. Ces critères exercent un poids déterminant dans la vie des hommes et des femmes. Du côté des hommes, ce sont les agriculteurs et artisans, commerçants ou chefs d’entreprise (2,1 enfants par homme), et les ouvriers (2) qui affichent les plus forts niveaux de fécondité. Alors que les cadres ont moins d’enfants (1,9), tout comme les employés et professions intermédiaires (1,8). Ceux qui n’ont jamais occupé un emploi ont la plus faible fécondité (1,4 enfant par homme). Ces derniers « sont moins concernés par la paternité parce qu’ils le sont moins par la conjugalité », analyse l’Insee. Des problèmes de santé et d’autres facteurs les écarteraient « à la fois du marché matrimonial et du marché de l’emploi ».