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Santé au travail : Les arrêts longs mal gérés par les entreprises

L’actualité | publié le : 09.09.2019 | Nathalie Tran

Le Baromètre de l’absentéisme et de l’engagement Ayming(r) 2019 confirme la forte hausse de l’absentéisme en France. Cette 11e édition, qui couple une étude quantitative réalisée avec AG2R La Mondiale, réalisée auprès de 46 615 entreprises du secteur privé employant 2 212 165 salariés sur tous les arrêts maladie et accidents du travail/maladies professionnelles, et une étude qualitative conduite par Kantar TNS auprès de 1002 salariés du secteur privé sur leur absentéisme et leur engagement dans l’entreprise, met en évidence l’accélération de sa progression. Ainsi, le taux global de l’absentéisme est passé de 4,59 % en 2016 à 4,72 % en 2017 puis à 5,10 % en 2018. Soit une hausse de 8 % par rapport à 2017, ce qui représente en moyenne 18,6 jours d’absence par an et par salarié (contre 17,2 jours en 2017). La progression est donc deux fois plus importante que sur les deux années précédentes (4 % entre 2016 et 2017).

Tous les secteurs sont concernés par cette envolée, mais le domaine de la santé est le plus touché, avec un taux de 5,62 %. Sans surprise, l’absentéisme reste plus important chez les femmes (5,73 % contre 3,83 % pour les hommes) qui ont souvent des statuts plus précaires et des postes générateurs de problèmes de santé plus importants (troubles musculosquelettiques), auxquels s’ajoutent les arrêts maladie liés à la grossesse. Il croît également avec l’âge des salariés : 2,48 % chez les 25 ans et moins, jusqu’à 7,40 % chez les 56 ans et plus.

Dans cette étude, le cabinet Ayming s’est intéressé de près aux arrêts de plus de 90 jours, qui ont progressé de + 10 % par rapport à 2017, et concernent plus particulièrement les salariés de 40 ans et moins (+ 23 % contre + 9 % pour les salariés de 41 ans et plus). En cause : l’état de santé, première raison invoquée, mais aussi des maux liés directement au travail, telles que la maladie professionnelle, les conditions de travail difficiles et l’épuisement professionnel. Or les entreprises sont peu nombreuses à prévenir et gérer cet absentéisme de longue durée. Notamment, si 66 % d’entre elles déclarent avoir mis en place des actions au retour du salarié absent, seuls 18 % des salariés interrogés indiquent avoir été reçus en entretien par leur manager à cette occasion.

L’employeur a pourtant tout intérêt à agir car plus l’absence est longue, plus il est difficile de réintégrer le salarié dans le collectif. Au-delà de trois mois d’absence, ils ne sont plus que 31 % à se sentir mobilisés pour leur entreprise, alors qu’ils sont 44 % pour l’ensemble des répondants.

Auteur

  • Nathalie Tran