La guerre des talents continue de tirer les salaires vers le haut et les cadres restent les premiers à bénéficier de la situation. En 2019, les augmentations ont été de 2,8 % pour les cadres et 2,4 % pour les non-cadres, en légère hausse par rapport à 2018, selon la 8^e édition de l’étude rémunération du cabinet Deloitte* dévoilée le 2 septembre dernier. Plus précisément, les augmentations médianes, hors promotion, ont été de 2,5 % pour les cadres et de 2,3 % pour les non-cadres. Cependant, il n’est pas rare, dans le cas de profils convoités (les ingénieurs, les professionnels du digital…), d’observer des évolutions de + 15 %, + 20 %, voire + 30 %…

L’étude souligne une « réalité multifacettes » à laquelle de plus en plus de DRH et de responsables compensation and benefits se voient confrontés, à charge pour eux de « faire le grand écart entre des profils pour lesquels on demeure dans un business as usual et des situations beaucoup plus tendues sur des profils de “talents clés et ressources rares” pour lesquels les décisions individuelles sont dictées par le business ». Aucun écart significatif d’augmentation par grandes filières de métiers – même si certaines fonctions restent sous tension en raison de la rareté des profils disponibles sur le marché (data scientist, spécialistes du digital, cybersécurité…) – n’a en revanche été constaté.

Si la rémunération globale est en hausse, la part variable individuelle (bonus, commissions, primes exceptionnelles) est en légère baisse, de 6 % à 10 % cette année. Malgré cela, la reprise de l’épargne salariale permet des augmentations en rémunération totale similaires à l’année dernière. Quant aux budgets prévisionnels pour 2020, ils sont relativement stables par rapport à l’an dernier : 2,1 % pour les cadres et les non-cadres, contre 2 % en 2018. À noter : les PME réalisant un chiffre d’affaires de moins de 50 millions d’euros prévoient des enveloppes supérieures à celles des grandes entreprises de plus de 1 milliard d’euros (2,3 % vs 2 %), ces dernières disposant d’autres leviers pour piloter et flexibiliser leur masse salariale. Par ailleurs, les augmentations individuelles seront privilégiées, tout particulièrement pour les cadres, ce qui s’explique par la nécessité de fidéliser les collaborateurs les plus performants, en dépit de budgets d’augmentation resserrés.