Le réseau des écoles de la deuxième chance (E2C) tenait son colloque le 5 septembre à Châlons-en-Champagne. L’occasion d’annoncer le lancement de son nouveau dispositif d’acquisition des savoirs de base : l’approche par compétences (APC).
L’approche par compétences (APC) est née d’un programme de recherche-action lancé voici quatre ans en coopération avec onze de nos écoles, une centaine de nos salariés et le Lisec (Laboratoire interuniversitaire des sciences de l’éducation et de la communication) de Nancy. Il s’agissait de développer un programme d’acquisition des savoirs de base à destination des jeunes en difficulté que nous accueillons dans nos établissements. L’ATC, qui identifie neuf compétences clés (« communiquer », « mobiliser les compétences de calcul », « technologie numérique »…), s’apparente sur bien des points à une version plus basique de CléA (le certificat professionnel des connaissances et compétences de base développé par l’ancien Copanef et géré aujourd’hui par l’association paritaire Certif’Pro) dont il est d’ailleurs une porte d’entrée. Nous avons présenté l’APC aux ministères du Travail et de l’Éducation nationale ces derniers mois, ce qui nous a permis d’obtenir un financement d’un million d’euros jusqu’en 2022 au titre du Plan d’investissement dans les compétences (PIC). Nous venons de donner le coup d’envoi du programme et nous lançons notre premier appel d’offres destiné à former les personnels des E2C fin septembre-début octobre pour entamer les formations effectives à la fin de l’année 2019.
En leur donnant justement un corpus de compétences de base nous permettant de dire à un employeur : « Ils n’ont peut-être pas de diplômes, mais ils ont des capacités. Et grâce à ces capacités, vous pouvez les remettre en route vers un diplôme ». Nos jeunes sortent d’ailleurs davantage vers la formation que directement vers l’emploi. 15 % d’entre eux embrayent sur un contrat d’apprentissage après leur passage dans une école de la deuxième chance et ce chiffre augmente d’année en année. L’alternance est l’un de nos chevaux de bataille depuis quelques années même si nous rencontrons parfois des difficultés à ce niveau. Nos jeunes sont vingtenaires, ce qui impose à leurs employeurs de les rémunérer davantage passé 21 ans (NDLR : 53 % du smic pour une première année de diplôme, 61 % pour la deuxième, 78 % pour la troisième). Pour les TPE artisanales, cela pouvait représenter un coût, compensé par certaines régions, comme Champagne-Ardenne, par exemple, qui avait débloqué un fonds à cet effet. Ce genre d’initiatives a permis de booster l’apprentissage de nos anciens stagiaires, mais nous ne savons pas à quoi nous en tenir demain.
Oui et non. La loi précise que les E2C figurent parmi les organismes de formation à qui les entreprises peuvent verser une partie de leur taxe d’apprentissage. Ces versements représentent aujourd’hui 7 % de notre budget total. La seule inconnue, ce sont nos futures relations avec France Compétences, à gouvernance plutôt étatique, alors que les E2C reposent sur une gouvernance État-régions. Nous allons prochainement en discuter avec eux.
• 53 écoles réparties sur 130 sites.
• 15 500 jeunes accueillis chaque année.
• 20 ans et demi de moyenne d’âge des jeunes accueillis.
• 60 % des jeunes n’ont jamais connu d’expérience professionnelle.
• 35 % sont issus des quartiers de la politique de la ville.
• 50 % ne maîtrisent pas les savoirs de base à leur arrivée en E2C.