Les salariés se sentent discriminés. C’est le résultat de l’étude Workforce View in Europe, réalisée par Opinion Matters pour ADP auprès de 10 000 actifs travaillant dans huit pays européens (France, Allemagne, Italie, Pays-Bas, Pologne, Espagne, Suisse et Royaume-Uni). Les chiffres sont formels : plus d’un tiers (36 %) des 1 410 salariés français interrogés estime avoir été discriminé sur leur lieu de travail. L’âge serait la première source de discrimination. Ce critère est cité par plus d’un tiers des répondants, avant le sexe, le cursus, le parcours, l’apparence, l’origine ethnique ou la religion. Assez logiquement, ce sont les salariés les plus âgés qui sont les plus touchés puisque 22 % ont confirmé avoir été confrontés à ce problème. Chez les moins de 25 ans, 14 % seulement ont déclaré être concernés par ce problème, le plaçant au même niveau d’importance que l’apparence.

Tous les secteurs d’activité ne sont pas égaux face à la discrimination. Deux semblent particulièrement touchés : l’IT, dont 47 % des salariés se sont déclarés discriminés (12 % du fait de leur apparence et 11 % du fait de leur cursus) et le secteur de la culture, dont 46 % des travailleurs ont ressenti une discrimination, que ce soit à cause de leurs origines ethniques ou de leur genre. Selon les pays, les salariés se sentent plus ou moins touchés par des attitudes discriminantes. Dans l’Union européenne, ce sont les Britanniques qui affichent le taux le plus élevé (38 %), suivis de près par les Français (35 %) puis les Italiens. En queue de peloton se trouvent les salariés néerlandais dont 18 % seulement estiment avoir été victimes de discrimination au travail. Au final, si l’étude établit que le sentiment d’avoir été ou d’être discriminé demeure à des niveaux globalement importants dans l’Union européenne (30 %), elle note comme facteur encourageant la baisse de 4 points en moyenne sur l’ensemble du panel par rapport à l’année dernière. Bien qu’alarmante dans certains secteurs, la situation semble donc évoluer dans le bon sens.