En 2018, plus d’un quart (27 %) des salariés ont posé au moins un arrêt. La durée moyenne des arrêts s’élève, à l’année, à 50,3 jours, selon les résultats du baromètre annuel de Willis Towers Watson. Et au bout du compte, le taux d’absentéisme atteignait alors 3,73 %. La courbe s’accentue, avec un taux d’absentéisme en augmentation de 3,6 % par rapport à 2017. L’étude porte sur 546 entreprises françaises de son portefeuille, représentant 256 054 salariés. Le cabinet de conseil s’est appuyé, pour le réaliser, sur les données de la Sécurité sociale. Les analystes ont pris en compte les arrêts maladie ou liés à des accidents du travail ou des maladies professionnelles de plus de trois jours. Les congés maternité ou paternité, sabbatiques… n’ont, eux, pas été comptabilisés.

Dans le détail, l’étude pointe d’importantes disparités. Entre hommes et femmes, d’abord, le taux d’absence des unes s’avérant deux fois plus élevé que celui des autres, en raison des arrêts liés aux grossesses notamment. Mais aussi entre cadres et non-cadres : depuis 2014, le taux d’absentéisme des moins qualifiés a bondi de 13 % tandis qu’il augmentait de 4 % chez les cadres. Certaines régions sont plus touchées que d’autres. Ainsi un grand quart nord-est, avec un taux d’absentéisme de 25 % à 30 % supérieur à la moyenne nationale. Inversement, l’Ile-de-France présente un taux inférieur de 20 % par rapport à la moyenne nationale, un chiffre que les auteurs de l’étude expliquent par le grand nombre de cadres présents. Surtout, les inégalités sont criantes entre les secteurs. Celui de la santé présente un taux d’absentéisme nettement plus élevé que la moyenne nationale (61 % de plus, et en augmentation de 31 % en cinq ans), suivi de près par celui du transport et de la logistique (55 % plus élevés que la moyenne nationale, en augmentation de 20 % en cinq ans). Les auteurs de l’étude font observer que la maladie n’est pas la seule cause de l’augmentation de l’absentéisme. Ils pointent l’importance de facteurs organisationnels et de problèmes relationnels. Et en veulent pour preuve que les tranches d’âge les plus affectées ne sont pas, par exemple, les seniors (+ 9 %), mais les 30-39 ans, et les 40-49 ans, respectivement + 18 % et + 15 %. Ce qui laisse aux entreprises le moyen d’agir pour diminuer le taux d’absentéisme, en interrogeant, chacune, les causes des absences de leurs collaborateurs…