Et si le premier écueil à l’accès des salariés à la formation était… le manque d’information sur l’offre et les dispositifs existants ? C’est ce qui ressort des résultats de l’étude Défis du Céreq parue cet été à partir d’une enquête réalisée de 2013 à 2015 auprès de 4 500 entreprises et 16 000 salariés. 86 % des salariés interrogés se disent bien informés sur les possibilités de formation offertes par leur entreprise, mais ce chiffre recouvre de nombreuses inégalités : les hommes, les cadres, les professions intermédiaires, les salariés en CDI ou à temps plein restent les catégories les mieux informées. L’information des femmes est inférieure de 2,6 points à celle des hommes. L’écart est de + 9,2 points entre salariés en CDI et en CDD, de + 3,8 entre temps pleins et temps partiels, de + 3,9 entre cadres et employés, de + 4 entre salariés expérimentés (sept ans dans l’entreprise) et leurs homologues plus jeunes et de + 10,4 entre salariés ayant bénéficié d’un entretien professionnel et les autres…

Ce dernier chiffre a le mérite de démontrer que le premier canal d’information sur la formation reste l’entreprise. 46 % des sondés identifient ainsi leur hiérarchie comme leur voie principale d’information (dont 20 % par leurs responsables RH). Les représentants du personnel ne constituent une source que pour 4 % des salariés. La voie verticale reste donc encore privilégiée dans l’accès à l’information. Deux autres sources existent cependant : le canal « horizontal » qui privilégie l’information par les collègues (10 %) et l’auto-information (6 %).

Ouvriers et salariés de sexe masculin privilégient l’information par les pairs, là où les cadres, les hauts profils et les salariés ayant de l’ancienneté dans l’entreprise se tournent vers leur hiérarchie. Pour remédier à ces inégalités, le Céreq suggère d’impliquer davantage les IRP dans les plans de développement des entreprises afin de leur permettre d’assurer une meilleure interface entre directions et salariés quant à la circulation de l’information.