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« Nous mettons tout en œuvre pour prolonger Pro-Saisons »

Le point sur | publié le : 15.07.2019 | B. d’A.

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« Nous mettons tout en œuvre pour prolonger Pro-Saisons »

Crédit photo B. d’A.

Développé en 2017 par l’Opca de l’hôtellerie-restauration, Pro-Saisons constituait un outil destiné à former les travailleurs saisonniers pendant les périodes d’intersaisons. La réforme de la formation met en danger l’existence du dispositif.

Pro-Saisons a-t-il démontré son efficacité ?

Parfaitement. Pro-Saisons a été lancé en juin 2017 et testé dans sept régions (Nouvelle Aquitaine, Occitanie, Auvergne-Rhône-Alpes, Normandie, Bretagne, Ile-de-France et Paca). Ce dispositif était conçu comme une réponse à une double problématique : en premier lieu, les difficultés que rencontrent nos entreprises adhérentes pour recruter des saisonniers. Un sujet récurrent dans notre secteur où parfois, faute de main-d’œuvre, certains hôtels ou restaurants sont obligés de fermer leurs terrasses ou ne pas ouvrir leurs établissements un à deux jours par semaine, même en pleine saison ! À l’autre bout du spectre, nous étions aussi confrontés à la situation des saisonniers dont le rythme de leurs activités n’offrait qu’un accès restreint à la formation professionnelle pendant les périodes d’intersaisons. Pro-Saisons permettait justement de former ces salariés pendant ces périodes intermédiaires grâce à la mobilisation du Cif-CDD [Un congé de formation accessible aux salariés en contrats à durée déterminée ouvrant sur une formation diplômante ou qualifiante, NDLR]. Le réseau des Fongecif avait accepté d’assouplir les règles de ce contrat pour permettre aux saisonniers d’y accéder plus facilement puisqu’il suffisait d’avoir travaillé quatre mois (soit peu ou prou l’équivalent d’une saison) sur les deux dernières années pour y être éligible. Entre 2017 et 2019, 461 entreprises sont entrées dans la démarche Pro-Saisons et 451 saisonniers ont pu bénéficier d’une formation au titre du Cif-CDD. Par ailleurs, le Fafih a aussi mis à leur disposition un autre outil de formation, la Sécurisation des parcours professionnels saisonniers (SPPS), soit 21 heures de formation financées par l’Opca. 802 salariés saisonniers ont été formés à ce titre.

Que devient la POEC (préparation opérationnelle à l’emploi collective) de Pro-Saisons ?

Nous l’avions expérimentée avec une opération menée à Landerneau, en Bretagne. Il s’agissait de former une quinzaine de personnes pour répondre aux besoins d’un collectif d’employeurs de la commune. L’expérimentation ayant été concluante grâce à la mobilisation et la réactivité de Pôle emploi et d’un organisme de formation local, elle a été multipliée ensuite sur d’autres territoires. 353 personnes ont pu être formées par ce biais. Pour l’essentiel, les financements étaient assurés par le Fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels (FPSPP) qui a débloqué une enveloppe d’environ 2,8 millions d’euros sur deux ans.

Aujourd’hui, le Cif-CDD, le FPSPP et les Fongecif n’existent plus, puisqu’ils ont été supprimés par la réforme du 5 septembre 2018. Pro-Saisons pourra-t-il y survivre ?

Depuis la fin de ce dispositif et motivés par ses résultats très positifs, nous mettons tout en œuvre pour pouvoir trouver les financements nécessaires à sa poursuite. Nous avons sollicité le ministère du Travail, France Compétences ou encore Jean-Marie Marx, le Haut-commissaire au développement des compétences, pour étudier les possibilités de sanctuariser une partie des fonds du plan d’investissement compétences (PIC) à cet effet. En revanche, le « CPF projet de transition professionnelle » qui remplace le Cif ne pourra pas se substituer à l’usage que nous faisions du Cif-CDD. C’est un problème car pour poursuivre le déploiement de Pro-Saisons avec efficacité, il faudrait le dupliquer tel qu’il existait…

* Opca de l’hôtellerie-restauration, le Fafih a été intégré à l’Opco des services à haute intensité de main-d’œuvre (ESSFIMO). Il dispose cependant de la délégation de gestion sur son ancien périmètre jusqu’à 31 décembre 2019.

Auteur

  • B. d’A.