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Compétences : Les parcs de loisirs, bons élèves de la fidélisation

Le point sur | publié le : 15.07.2019 | Irène Lopez

Employés en CDD, le plus souvent dans des PME, les saisonniers qui travaillent dans les 3 000 parcs de loisirs en France sont plus de 70 % à resigner un contrat la saison suivante.

Parcs d’attractions, parcs aquatiques ou animaliers, parcs à thème ou à vocation scientifique, sites culturels ou bien encore sites naturels, les espaces de loisirs, d’attractions et culturels ont tous en commun de faire appel à des saisonniers. Selon Anthony Goret, directeur de la communication du Snelac, Syndicat national des espaces de loisirs, d’attractions et culturels, « en moyenne, sur les 500 adhérents du Snelac, 10 permanents et 200 saisonniers sont employés par établissement. Et la branche professionnelle qui recense 3 000 entreprises fait état d’un taux de reprise en CDD de 71 % des saisonniers ».

Plusieurs raisons expliquent ce fort taux de « fidélité ». C’est tout d’abord, par défaut, que les saisonniers reviennent. « Nos adhérents, majoritairement des PME, sont situés dans des zones rurales où le chômage est élevé. Pour travailler dans un parc d’attractions, pas besoin de diplôme. L’âge n’a pas d’importance non plus. Le parc d’attractions est alors une aubaine pour les locaux qui, s’ils ne trouvent pas de travail ailleurs, y voient un foyer d’emplois », indique le directeur de la communication.

C’est ensuite la formation qui explique la fidélisation des saisonniers. 30 % des structures ont mis en place des volets de formation sur les fonctions transverses (administration, commercial, maintenance des espaces verts).

Emploi tremplin

Grâce à ces formations, 42 % des salariés saisonniers connaissent une évolution professionnelle au sein du secteur d’activité (même parc ou autre établissement). On parle alors d’emploi tremplin. Un site qui a besoin de recruter des permanents ira les chercher parmi les saisonniers car ils ont été formés. Selon les chiffres transmis par le Snelac, un CDI est proposé à un saisonnier sur quatre.

Au sein de la branche professionnelle, des certifications de qualification professionnelle (CQP) ont été créées. Elles concernent principalement les métiers de la vente ou de la restauration. Cela permet à des saisonniers qui n’ont pas de diplôme d’en acquérir un. « Au-delà de la valorisation du parcours, il y a une valorisation de l’individu. Dans notre secteur, l’affect a énormément d’importance. Un employé saisonnier valorisé reviendra l’année suivante », complète Anthony Goret.

Faciliter le recrutement

Autre dispositif de formation, encore peu développé, la préparation opérationnelle à l’emploi collective (POEC) permet à des demandeurs d’emploi, inscrits à Pôle emploi, d’acquérir les compétences nécessaires pour occuper un poste proposé. Tout employeur peut recourir à la POEC avant une embauche si les demandeurs d’emploi pressentis ont besoin d’un complément de formation. Le but de cette action est de faciliter le recrutement pour les métiers en tension, recruter des demandeurs d’emploi rapidement opérationnels, ainsi que d’organiser une phase d’immersion en entreprise et apprécier les aptitudes des candidats avant l’embauche. Pôle Emploi prend en charge les quatre ou six semaines de formation et le propriétaire du parc s’engage à leur signer des contrats de six mois minimum. Le parc Astérix, qui accueille plus de deux millions de visiteurs chaque année, y a recours depuis trois ans. Claire Vedrinne, DRH du parc d’Astérix, gère, chaque saison, près de 21 000 CV. « Nous employons 256 permanents CDI et avons recruté 809 équivalents temps plein en 2018, soit 3 000 personnes (CCDU, intermittents du spectacle). J’encourage les saisonniers à bénéficier de la POEC pour élargir leurs compétences. Ce sont des recrues que je privilégie. »

Proposer un CDI

François-Jérôme Parent, directeur du Parc de Bagatelle (près de 400 000 visiteurs) dans les Hauts-de-France, emploie 22 permanents et 170 saisonniers. Chez lui, le taux de retour des employés saisonniers est de 80 %. Son secret ? « Je fais tout pour que les employés se sentent bien au sein du parc. Je privilégie leur bien-être. Ma porte est toujours ouverte. Tous les matins, je fais le tour du parc et passe les saluer, tous, sans exception. S’ils ont soif, je leur apporte une bouteille d’eau, etc. Enfin, j’essaye de leur proposer un CDI. » Pour être en accord avec son discours, François-Jérôme Parent, petit-fils du créateur de Bagatelle, est en train de concevoir une nouvelle zone, Baggiforest, qui ouvrira à la Toussaint et à Noël. Ce nouveau calendrier d’ouverture garantira, au total, 120 jours de travail aux saisonniers. « Je vais finir par pouvoir leur proposer un CDI. Quand vous avez des super employés, vous faites tout pour les retenir ! », conclut le directeur de Bagatelle.

Auteur

  • Irène Lopez