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Les clés

Le fait du prince

Les clés | À lire | publié le : 08.07.2019 | Irène Lopez

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Le fait du prince

Crédit photo Irène Lopez

Vous avez été contraint de lire Le Prince de Machiavel au lycée et sa lecture ne vous avait pas laissé un souvenir impérissable ? Vous allez changer d’avis car lire (ou relire) Le Prince à la lumière du monde de l’entreprise est passionnant.

L’auteur revisite le classique de façon originale : « Dès les premières pages, stupéfait par la justesse des analyses de Machiavel sur le plan politique, je n’ai pu m’empêcher de les lire, par déformation professionnelle, à travers le prisme de mon expérience du monde de l’entreprise. Au fil des pages, certains passages me faisaient réfléchir à des situations, des attitudes, rencontrées dans le cadre du monde de l’entreprise. Je m’amusai donc à souligner et à annoter certaines phrases du livre, tout en essayant de les relier à la gestion des affaires : le leadership, les ressources humaines, les fusions-acquisitions, etc. » Appliquer le chef-d’œuvre au travail tel qu’il se vit actuellement est plus qu’instructif. Et ceci d’autant plus que l’auteur de cet ouvrage a choisi de suivre le déroulé des textes de Machiavel pour accentuer la cohérence des conseils fournis. Petite mise en garde : ce livre n’a pas pour objectif initial de proposer des « leçons » de conduite des entreprises, encore moins une étude approfondie du chef-d’œuvre de Machiavel.

Le chapitre « De ceux qui sont devenus prince par des scélératesses » traite de l’éthique et des décisions difficiles en entreprise. Un exemple parlant est la difficile décision de restructurer : « Le dirigeant doit alors faire en sorte de [la] réussir et, à notre sens, suivre la recommandation de Machiavel et la faire d’un seul coup. En effet, il est fondamental que les personnes qui restent aient la certitude que la restructuration est terminée et qu’ils ne sont plus concernés. Cela est indispensable pour éviter le syndrome du « survivant » caractérisé notamment par une perte de motivation, un questionnement systématique sur la stratégie et une absence d’initiative. Il n’y a rien de pire pour des employés que d’être en permanence en sursis et les dirigeants qui privilégient « le mauvais usage » de Machiavel, c’est-à-dire des plans sociaux par doses homéopathiques, parce qu’ils craignent le coût financier d’un plan conséquent ou tout simplement parce qu’ils manquent de courage, font preuve d’une attitude très dangereuse pour leur entreprise. » « Combien de sortes d’armées il y a, et des soldats mercenaires » illustre le recours aux consultants. La partie « De la cruauté et pitié ; et s’il vaut mieux être aimé que craint ou l’inverse » répond à la question : les employés ont-ils confiance dans leur dirigeant ? Écrit par un chef d’entreprise érudit et pragmatique, ce livre montre que la gestion « politique » des affaires conseillée par Machiavel s’adapte parfaitement à la gestion des entreprises… et que ceux qui la pratiquent ont toutes les chances de réussir.

Auteur

  • Irène Lopez