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Partenaires sociaux : Les syndicats, aussi, doivent se transformer

L’actualité | publié le : 08.07.2019 | J.-P. C.

Le syndicalisme n’échappe pas aux impératifs de transformation qui s’imposent à la société française en général et aux entreprises et organisations en particulier. Tel est, en substance, le message qu’ont voulu faire passer quatre dirigeants syndicaux (Laurent Berger pour la CFDT ; Yves Veyrier, de FO ; François Hommeril pour la CFE-CGC et Philippe Louis, de la CFTC), invités par l’association ADS le 1er juillet. « Le monde du travail est en crise, et les transformations qu’il connaît ne correspondent en rien à la matrice sur laquelle le syndicalisme s’est installé », a reconnu Laurent Berger.

« On parle de crise du logement, de crise écologique, de crise financière, de crise syndicale donc. Qu’est-ce qui ne fait pas crise aujourd’hui ?, a renchéri le président de la confédération des cadres, François Hommeril. Mais alors, il faut aussi parler de la crise de confiance des syndicats envers le gouvernement qui ne respecte pas les résultats de la négociation collective. » François Hommeril a minimisé l’ampleur de la désaffection envers les syndicats, en rappelant que des mécanismes comme l’adhésion obligatoire au syndicat implanté dans l’entreprise (États-Unis) ou le bénéfice des accords réservé aux adhérents signataires dans l’entreprise (démocraties du nord de l’Europe) rendent difficiles la comparaison des taux de syndicalisation. Laurent Berger a souligné, à ce propos, que les taux de participation aux élections professionnelles sont souvent bien supérieurs à ceux enregistrés lors des élections politiques.

Au chapitre de la négociation collective, Yves Veyrier a également noté que l’année 2018 a été « un bon millésime » avec un total d’accords d’entreprise de 20 % supérieur à celui de l’année précédente. Néanmoins, l’ensemble des responsables syndicaux présents – la CGT avait décliné l’invitation – ne s’exonèrent pas de leurs responsabilités d’adapter leurs organisations à la nouvelle configuration d’un monde du travail « plus atomisé, plus individualisé » comme l’a rappelé le n° 1 de la CFDT. La réforme des structures syndicales implique « des processus internes lourds », note Laurent Berger. La CFTC est engagée dans un mouvement de réorganisation qui a fait passer le nombre de syndicats de 700 à 500, a souligné Philippe Louis, qui plaide pour un syndicalisme non pas de services, mais « au service des travailleurs », salariés, indépendants ou des plateformes. La CFDT enregistre désormais, chaque année, environ 5 000 adhésions en ligne et le paiement des cotisations pourra bientôt s’effectuer aussi par Internet. « Le syndicalisme 4.0, c’est à nous de l’inventer », a estimé Philippe Louis, pour attirer notamment les Millennials. « Cette génération née dans les années 90 va faire changer les entreprises et les syndicats qui sont à l’intérieur », estime François Hommeril. Sinon les unes et les autres disparaîtront.

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  • J.-P. C.