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Alternance : Le ministère du Travail reconnaît avoir « loupé » Pro-A

L’actualité | publié le : 17.06.2019 | Benjamin d’Alguerre

À peine né, le dispositif de reconversion ou de promotion par l’alternance (« Pro-A ») pourrait déjà se voir remanié en profondeur. « On va le changer. Le modifier pour en faire un dispositif plus lisible, plus restreint dans son champ et plus avantageux », confiait Antoine Foucher, directeur de cabinet de la ministre du Travail, le 11 juin, en marge des 4es rencontres annuelles de l’Observatoire des trajectoires professionnelles. De fait, Pro-A, conçu pour succéder à la période de professionnalisation et permettre aux salariés (qu’ils soient en CDI, en CUI ou titulaires de certains contrats particuliers de la branche du sport) d’accéder à un diplôme ou un titre inscrit au RNCP au moins équivalent à un niveau III (BTS ou DUT) par la voie de l’alternance, n’a pas trouvé son public. « On a loupé notre communication dessus », reconnaît Antoine Foucher.

Mais la communication ratée autour de ce nouvel outil de reconversion professionnelle n’explique pas à elle seule l’échec de sa mise en œuvre. Le dispositif souffre surtout de son sous-financement puisque son taux de prise en charge financière par les Opco est limité à 9,15 euros de l’heure. Or, à moins qu’un accord de branche ne vienne permettre à l’Opérateur de compétences de venir compléter ce tarif-plancher par un complément financier, le compte n’y est pas. Particulièrement pour un dispositif ambitieux prévoyant l’accès à des parcours de formations pouvant s’étendre sur 6 à 12 mois et même monter jusqu’à 24 ou 36 pour certains types de publics (jeunes de 16 à 25 ans, décrocheurs sans diplômes, etc.) avec maintien de la rémunération des stagiaires.

C’est précisément là que Pro-A patine. Car si les frais pédagogiques ou annexes (hébergement, restauration, transport…) de la formation sont bien couverts par les financements Opco, le maintien de la rémunération – soit le plus gros budget de l’opération – reste, lui, à la charge de l’employeur. Dans ces conditions, pas étonnant que les entreprises aient choisi de bouder Pro-A. La copie est à revoir, admet le ministère. Selon lui, elle devrait l’être d’ici au 1er janvier prochain.

Auteur

  • Benjamin d’Alguerre